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L’UE et le Maroc annoncent une «solution de compromis»

Une des pistes proposées par le Maroc a été retenue par l’UE pour régler le différend autour du prix d’accès des fruits et légumes au marché communautaire. La solution s’appuie sur une seule valeur forfaitaire à l’importation (VFI) qui reflète «véritablement les conditions de marché», selon Roger Waite, porte-parole du commissaire européen chargé de l’Agriculture et du développement rural.

L’UE et le Maroc annoncent  une «solution de compromis»
En avril 2014, une centaine d’agriculteurs marocains avaient organisé un sit-in pour protester contre la décision européenne.

L’Union européenne (UE) et le Maroc ont trouvé une «solution de compromis» à la situation de blocage, provoquée par l’adoption d’un nouveau régime des prix d’accès des fruits et légumes sur le marché communautaire. Ce nouveau régime, qui doit entrer en vigueur en octobre 2014, avait suscité l’ire des exportateurs marocains en avril dernier. Aujourd’hui, une des pistes proposées par le Maroc a été retenue par l’Union, selon le ministère de l’Agriculture marocain (cf. notre édition du 21 juin 2014 www.lematin.ma). La solution s’appuie sur une seule valeur forfaitaire à l’importation (VFI) qui reflète «véritablement les conditions de marché», a déclaré à la MAP Roger Waite, porte-parole du commissaire européen chargé de l’Agriculture et du développement rural. La nouvelle méthode consiste à prendre en compte, dans le calcul de la VFI, la moyenne pondérée du prix de toutes les tomates importées dans l’UE, et pas seulement des tomates rondes, comme c’est le cas aujourd’hui.

Selon Roger Waite, le Maroc exportait 300 tonnes de tomates-cerises il y a 15 ans, aujourd’hui, il en expédie entre 70.000 et 90.000 tonnes. Ce qui «biaise» le calcul journalier publié par la Commission européenne, selon le porte-parole du commissaire européen chargé de l’Agriculture et du développement rural.
«Avec ce nouveau calcul, on respecte à la lettre la réglementation sur le sujet et on colle à la réalité du marché», a-t-il souligné.
Notons que le département de Aziz Akhannouch a rappelé, dans son communiqué, qu’il avait soumis plusieurs pistes à l’UE, il y a quelques semaines, pour répondre aux problématiques des exportations des fruits et légumes. Le ministère a également annoncé que les deux parties continueront leur coopération pour suivre de près la mise en place de ce nouveau système.

«Solution mutuellement acceptable»

Rappelons qu’en avril 2014 une centaine d’agriculteurs avaient organisé un sit-in de protestation contre l’adoption du Conseil de l’Union européenne Agriculture et pêche, le lundi 14 avril 2014 à Bruxelles, des «actes délégués entrant dans le cadre de la réforme de la Politique agricole commune» (PAC). Une réforme impliquant, entre autres, une révision des prix d’accès et de dédouanement des fruits et légumes provenant de pays tiers, dont le Maroc. Elle avait pris de court l’ensemble du gouvernement et les professionnels marocains. Lors du Salon international de l’agriculture de Meknès (SIAM), fin avril 2014, une délégation de l’UE avait fait le déplacement au Maroc et tenu des réunions avec le ministre de l’Agriculture. Le Maroc avait réagi à l’époque en demandant à l’UE de respecter ses engagements dans le cadre de l’accord de libre-échange qui lie le Royaume à l’Union. Le commissaire européen Stefan Füle chargé de la politique de voisinage avait alors déclaré, le mois suivant, que la volonté de l’UE est de trouver une «solution mutuellement acceptable».

Le compromis annoncé vendredi dernier semble donc satisfaire les deux parties : à savoir instaurer une méthode de calcul différente relative à la valeur forfaitaire à l’importation. Notons que ni l’UE, ni le ministère de l’Agriculture n’ont encore communiqué les détails techniques de cette nouvelle méthode de calcul. Cela dit, Roger Waite a souligné que le dédouanement se fera désormais de deux façons : sur la base d’une facture ou en utilisant la VFI. «La méthode déductive, qui offrait plus de flexibilité aux exportateurs, car elle permettait de déclarer plus tardivement la valeur des produits, disparaît», a précisé le porte-parole. Sur ce dernier point, il a relevé que le Maroc, qui pratiquait jusque-là la méthode déductive, craignait d’être exposé à des droits de douane additionnels susceptibles d’affecter toute sa filière. 

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