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Une première usine à Casablanca

«95% du matériel informatique est recyclable». Fort de cet argument, IB-R Green Systems a ouvert une usine de recyclage de ce type d’équipement à Nouaceur. En plus de cette activité, cette entreprise, qui appartient au premier fonds d’investissement français, Eurazeo, a décidé de délocaliser l’ensemble de son siège Afrique au Maroc.

Une première usine à Casablanca
Des études montrent que la production de déchets informatiques va croître de 500% à travers le monde, ce qui a conduit certains opérateurs à penser à déterrer ce qui a été enfoui ces 30 dernières années.

Le recyclage informatique consiste à démonter et récupérer les composants susceptibles d’être réutilisés pour d’autres équipements. Un tel procédé permet de prolonger la durée de vie du matériel jusqu’à 7 ans. «C’est un gros business et il n’y a pas de concurrent». Monsef Ben Haddouch, Morocco Account manager d’IB-R Green Systems, semble sûr de son affaire. L’entreprise ambitionne de donner une seconde vie au matériel électronique dont l’usine de Nouaceur est déjà opérationnelle. Selon lui, des études montrent que la production de déchets informatiques va croître de 500% à travers le monde ce qui a conduit certains opérateurs à penser à déterrer ce qui a été enfoui ces 30 dernières années. «Il y a plus d’or contenu dans ces déchets que dans une mine».

À cet argument s’ajoute un autre, également économique : la crise. «Avec la crise financière, le budget des entreprises se contracte, alors elles souhaitent rallonger la durée de fonctionnement de leurs machines. L’objectif est de combattre l’obsolescence programmée. Il s’agit de prolonger la durée de vie via la réutilisation de pièces détachées recyclées tout en prenant en compte l’aspect sociétal et environnemental», poursuit Monsef Ben Haddouch. Ce dernier décrit ainsi le processus suivi par IB-R Green Systems. En premier lieu, l’entreprise procède à la vente des pièces détachées qui ne sont plus sous garantie, puis intervient la maintenance des pièces de rechange également sortie de garantie, enfin le recyclage proprement dit : «Les entreprises ne savent plus où mettre leur matériel obsolète. Nous récupérons le vieux matériel, nous en tirons les éléments tels que le plomb, le plastic… que nous revendons à la tonne. 95% du matériel informatique est recyclable. En France, nous traitons 500 tonnes de déchets de matériel électronique pour des recettes de 40 millions d’euros pour l’activité recyclage», assure le manager d’IB-R Green Systems qui a décidé, «en raison de sa stabilité», d’installer l’ensemble de son siège Afrique au Maroc. Rappelons que le Maroc produit 1,5 million de tonnes de déchets industriels annuellement dont 250.000 tonnes de déchets dangereux et 6.600 tonnes de déchets médicaux.

Le recyclage des déchets industriels encore insuffisant

De ce total, 23% uniquement sont recyclés au moment où 73% sont évacués en décharges et 4% utilisés en valorisation énergétique. Le coût du non-traitement de ces déchets représente 3,7% du PIB», avait déclaré Frédéric Vigier, DG adjoint de Sita Maroc, filiale de Suez Environnement lors d’un atelier professionnel sur les défis réglementaires et économiques de la filière de gestion des déchets industriels, tenu le 21 octobre 2013 à Casablanca. Le ministère délégué chargé de l’Environnement déplore que «les déchets industriels soient très souvent éliminés dans des décharges sauvages ou encore dans des points noirs et dans les cours d’eau sans aucun traitement ni contrôle, ce qui engendre de graves conséquences aussi bien pour la santé publique et l’environnement que pour l’avenir des activités socio-économiques dans notre pays.» L’inventaire des déchets médicaux et pharmaceutiques fait apparaître un gisement de 6.000 tonnes de déchets dangereux. 

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