Après plusieurs mois de boycott, les centrales syndicales se décident enfin à rencontrer le Chef du gouvernement et c’est la réforme des retraites qui sera à l’ordre du jour. En effet, après l’invitation qui leur a été adressée par Abdelilah Benkirane, les syndicats prendront part, aujourd’hui, à une réunion dans le cadre de la commission nationale de la réforme des régimes de retraite.
Mais il faut préciser toutefois que même en acceptant la main tendue du Chef du gouvernement, les représentants syndicaux restent sceptiques. Dans un communiqué conjoint, l’Union marocaine du travail (UMT), la Confédération démocratique du travail (CDT) et l’aile de la Fédération démocratique du travail (FDT) dirigée par Abderahmane El Azzouzi soulignent que dans le contexte actuel, marqué par la récente grève générale, «les syndicats devaient décliner l’invitation du chef du gouvernement».
Selon les trois centrales, la réforme des retraites n’est qu’une partie des revendications ayant été à l’origine de la grève du 29 octobre dernier. Mais «conscients de l’importance du dossier, on prendra part à cette rencontre afin d’y soumettre toutes nos revendications, dont la réforme des retraite», lit-on dans le communiqué.
L’Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) et l’aile de la FDT dirigée par Abdelhamid Fatihi, réunies mardi dernier, avaient confirmé également leur participation à cette rencontre. Insistant sur le retour du dialogue social, les deux centrales ont souligné que l’invitation du Chef du gouvernement dans le contexte actuel constituait «un piège». Les deux centrales ont appelé le gouvernement à assumer ses responsabilités en relançant le dialogue sur toutes les revendications des acteurs sociaux.
Rappelons que les syndicats avaient déjà boycotté la réunion de la commission nationale chargée de la réforme des régimes de retraite tenue le 4 décembre dernier. En déclinant l’invitation qui leur avait été adressée, les centrales syndicales s’étaient engagées, depuis, dans un bras de fer avec le gouvernement qui s’est soldé par deux appels à la grève générale le 23 septembre et le 29 octobre derniers.