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Référendum en Crimée : «Illégal et anticonstitutionnel»

Un million et demi d'électeurs de la péninsule ukrainienne de Crimée devaient voter hier dimanche sur leur rattachement, ou non, à la Russie lors d'un référendum dénoncé par le monde entier, mais soutenu par Moscou et dont le résultat ne fait aucun doute. La question posée donne aux électeurs le choix entre «la réunification avec la Russie comme membre de la Fédération de Russie» ou le retour à un statut, datant de 1992 et jamais appliqué, d'autonomie élargie vis-à-vis de Kiev. Des affrontements meurtriers ont opposé nationalistes et pro-russes et ont fait, pour l’heure, deux victimes.

Référendum en Crimée : «Illégal et anticonstitutionnel»
L’Ukraine et la plupart des pays occidentaux ont déjà indiqué qu’ils ne reconnaîtraient pas le résultat du référendum. Ph. AFP

Alors que des troupes russes et des milices pro-russes sont déployées en Crimée, les habitants de cette région du sud de l'Ukraine sont invités à choisir entre l'intégration à la Fédération de Russie et une autonomie élargie au sein de l'Ukraine. Des journalistes de l'AFP ont vu les premiers électeurs entrer dans des bureaux de vote à Simféropol, la capitale de la région. Les autorités pro-russes ont annoncé la présence de nombreux observateurs étrangers, mais l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) n'a pas envoyé les siens, faute d'invitation d'un pays membre.

Dans une péninsule majoritairement peuplée de Russes, rattachée en 1954 sur décision de Nikita Khrouchtchev à une Ukraine qui a toujours semblé lointaine à de nombreux habitants, une large majorité va certainement se prononcer en faveur d'une union formelle avec la Fédération de Russie, d'autant plus que les minorités ukrainienne et tatare, qui constituent ensemble 37% de la population, ont appelé au boycottage. Un appel au boycottage a été lancé aussi dans la nuit de samedi à dimanche par le Président par intérim ukrainien Olexandre Tourtchinov.

Affrontements meurtriers

Dénonçant dans un communiqué un «prétendu référendum que le pseudo-pouvoir fantoche de la Crimée organise sous le contrôle des troupes russes», M. Tourtchinov a affirmé que ses résultats «ne refléteraient pas les vrais sentiments de la population» en Crimée. Cet appel au boycott intervient alors que la tension monte dans l'Est où deux personnes, un militant pro-russe et un passant, ont été tuées dans la nuit de vendredi à samedi à Kharkiv, lors d'une fusillade impliquant nationalistes radicaux et militants pro-russes. «Le Kremlin en avait besoin (les affrontements, ndlr) pour faire entrer officiellement ses forces armées sur nos terres et commencer une guerre qui ruinera les vies humaines et les perspectives économiques de la Crimée», a-t-il ajouté. Le gouvernement ukrainien a multiplié les dénonciations, qualifié d'illégal et d'anticonstitutionnel le scrutin de dimanche, mais n'est pas en mesure de s'y opposer. D’autres personnalités étrangères sont du même avis, à l’image du secrétaire d'État américain John Kerry, et ont qualifié le référendum «d'illégitime» sur un territoire occupé par une armée étrangère. Les autorités sécessionnistes sont arrivées au pouvoir à Simféropol après la destitution à Kiev, le 22 février, du Président pro-russe Viktor Ianoukovitch et à la faveur d'un coup de force monté par des civils pro-russes en armes et des milliers de soldats russes. 

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