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«La politique prônée par le Souverain d’une ouverture de notre économie vers l’Afrique»

Aziz Qadiri.
Diplôme de statisticien économiste en 1983 à E.N.S.A.E Paris.
Administrateur de la CGEM en septembre 2003, au titre de président de la FIFAGE entre 2003 et 2009 et en tant que président de la commission Label RSE depuis juillet 2009 jusqu’en mai 2012. Président de Réseau Entreprendre Maroc depuis janvier 2012.

«La politique prônée par le Souverain d’une ouverture de notre économie vers l’Afrique»
US African Leaders Summit• Annonce de la tenue du GES au Maroc. Après l’Asie où s’est tenu le dernier GES, cette importante conférence internationale, initiée par le Président Obama, se devait d’aller en Afrique qui reste un continent très prometteur

Géopolis : Pourquoi un Sommet global de l’entrepreneuriat (GES)au Maroc ? Est-ce une prise de conscience ? peut-on parler d’opportunité ?
Aziz Qadiri : Je pense que la prise de conscience n’est pas récente, mais après l’Asie où s’est tenu le dernier Sommet global de l’entrepreneuriat (GES), cette importante conférence internationale, initiée par le Président Obama, se devait d’aller en Afrique, qui reste un continent très prometteur en termes de développement. Compte tenu du rôle que le Maroc aspire à jouer dans l’économie africaine, le choix de Marrakech est judicieux.
Tous les jeunes de tous les pays du monde le savent : l’emploi, source d’autonomie financière et de développement personnel, est aussi le principal facteur d’intégration économique et sociale. C’est donc la meilleure des solutions pour garantir la stabilité politique d’un pays. Tous les hommes politiques vous diront que leur priorité est la création d’emplois. Le GES organisé à Marrakech est donc une formidable opportunité qui est offerte au Maroc pour relancer toutes les initiatives en faveur de la création d’emplois, qu’elles soient publiques ou privées, je pense en particulier au travail fait par un certain nombre d’ONG marocaines qui sont en train de créer un véritable écosystème de l’entrepreneuriat.

En tant que président du Réseau Entreprendre Maroc, que pouvez-vous nous dire sur l’entrepreneuriat et l’emploi au Maroc ?
Les chiffres de la démographie au Maroc sont implacables : chaque année, il faudrait créer près de 175.000 emplois pour maintenir le niveau de chômage à son niveau actuel qui reste loin du plein emploi. Sachant que les créations d’emplois se font pour plus de la moitié dans les PME, il est donc vital pour notre économie de développer l’entrepreneuriat ! Si ces créations se faisaient uniquement dans le formel, le bénéfice pour l’économie nationale serait beaucoup plus important, puisque la chaine de création de valeurs resterait complète. Il faut savoir que le secteur de l’informel au Maroc pèse lourd : près de 2,2 millions de personnes dans 1,6 million de TPE, contre seulement environ 6 millions de personnes déclarées hors agriculture, dont environ 1,2 million de personnes déclarées à la CNSS. La création d’emplois à travers la création de TPE ou de PME est donc la clef du développement économique d’un pays comme le Maroc et il faudrait que ces jeunes créateurs puissent être accompagnés très vite pour ne pas aller vers l’informel !

Je voudrais profiter de cette occasion pour parler de l’association Réseau Entreprendre Maroc, présente dans 7 villes du Royaume, qui apporte un triple soutien aux créateurs d’entreprise qui créent au moins 5 emplois dans leurs 5 premières années. Le premier soutien est financier, grâce au prêt d’honneur que nous accordons sans intérêt et sans garantie. Les autres soutiens sont humains. En effet, un accompagnement par un entrepreneur confirmé est accordé au jeune créateur pendant une durée de 3 ans à raison d’au moins une rencontre mensuelle. Enfin, les jeunes bénéficient d’un soutien collectif grâce à une formation au métier d’entrepreneur donnée chaque mois. Nos jeunes bénéficient également (et l’apport est souvent très important) du réseau de nos membres ainsi que de celui de plus de 12.000 entrepreneurs présents dans les 7 pays où Réseau Entreprendre existe. Ce package, qui est offert gratuitement, est un gage de réussite puisque l’on constate que les entreprises de nos jeunes lauréats ont plus de 2 fois plus de chance de rester en vie après 5 ans d’existence que celles qui ne sont pas accompagnées. Nous espérons également qu’ainsi les banques, compte tenu de ce label de réussite, leur donneront plus de crédits. Je rappelle que la devise de Réseau Entreprendre est : «pour créer des emplois, créons des employeurs».

Comment expliquez-vous le dynamisme que connait le Maroc en matière d’entrepreneuriat ?
La politique prônée par le souverain d’une ouverture de notre économie vers l’Afrique est en effet une formidable opportunité qui est offerte aux opérateurs marocains qui bénéficient à la fois du soutien politique, mais également de la présence de nos 3 banques nationales (AWB, BMCE et Banque Populaire), qui sont fortes, dynamiques et surtout bien implantées dans de nombreux pays africains. De plus, grâce à la RAM, Casablanca est connectée à 22 grandes villes en Afrique. Cette position de hub est un plus vis-à-vis de nos autres partenaires économiques, qu’ils soient européens ou américains.

L’organisation du Sommet global annuel de l’entrepreneuriat, les 20 et 21 novembre prochain à Marrakech, n’est-elle pas une marque de confiance et de reconnaissance de l’engagement du Maroc en faveur du développement économique et de la stabilité politique en Afrique ? N’est-ce pas aussi une reconnaissance de la dynamique que connaît le Maroc sous le leadership de Sa Majesté le Roi et de la réussite de l’expérience du Royaume en matière d’entrepreneuriat et de promotion du rôle du secteur privé ?
Oui indéniablement c’est une marque de confiance et de reconnaissance de la politique du Maroc et de son souverain ! Le libéralisme de notre pays et les efforts entrepris durant de très nombreuses années ainsi que les bons résultats enregistrés, en particulier cette dernière décade, par notre économie, sont ainsi reconnus par la première puissance économique qui, non seulement a signé un accord de libre-échange avec le Maroc, mais continue de nous manifester régulièrement son soutien. J’imagine que l’on bénéficie également de la magie de Marrakech qui est une marque de plus en plus connue à travers le monde. L’économie au Maroc jouit certes d’une bonne réputation, mais il reste encore beaucoup à faire et les différents plans stratégiques dans divers secteurs économiques ne sont d’ailleurs pas tous aboutis. Le secteur privé ne peut que continuer à croître et à présenter des opportunités aux entrepreneurs de ce pays.

L’entrepreneuriat peut-il être un facteur d’inclusion et de lutte contre l’enfermement des jeunes dans les idéologies ?
Comme, je le soulignais plus haut, un jeune qui a un emploi est un jeune qui est intégré économiquement et socialement, et ce quel que soit le pays. Si de plus ce jeune est un entrepreneur, il devient par la force des choses un leader, aussi bien dans sa société que pour ses proches et sa communauté. Le sens des responsabilités devient sa priorité et peut le conduire à s’intéresser à la politique. À ma connaissance, il y a peu de jeunes entrepreneurs qui ne privilégient pas la conduite de leurs affaires et s’enferment dans des idéologies asociales.
Quel pourrait être le plus d’une pareille rencontre ?
Ces rencontres devraient déboucher, grâce au partage des expériences et des bonnes pratiques et aux soutiens de nos partenaires, à la mise en place de stratégies encore plus efficaces pour promouvoir l’entrepreneuriat et inciter nos jeunes créateurs à franchir le pas. Par exemple, j’espère que l’association Réseau Entreprendre Maroc, que j’ai l’honneur de présider, aura à l’issue de cette conférence encore plus de visibilité, aussi bien à l’échelle nationale qu’à l’international, compte tenu de la venue de nombreux contributeurs au développement de l’entrepreneuriat. 

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