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Oser créer un organe politique 100% féminin...

● Coumba Bah TRAORÉ
Société civile malienne

Oser créer un organe  politique 100% féminin...
Condition de la femme • La valorisation des femmes et leur implication dans les instances de prise de décision doivent se traduire dans la réalité.bPh. AFP

Espoir et peur, deux mots pour décrire les travaux de la Rencontre internationale sur la stabilité dans le Sahel et le Maghreb organisée par l’ONG IPI (International Peace Institute) avec d’éminents partenaires comme le Centre 4S, le think tank AMIE, et l’Université Hassan 1er du Maroc. Espoir, quand je constate qu’enfin nous nous sommes résolus à donner la parole aux vrais acteurs, d’écouter les premiers concernés par le problème au moment de débattre de ce dernier. La sagesse bambara qui nous enseigne qu’«il est impossible de raser le crâne d’une personne sans sa présence physique» semble méconnue de nos gouvernants qui ne privilégient que l’avis d’experts de tout genre au détriment de ceux de leur population dans la gestion de nos États.

Espoir, que finalement femmes, jeunes et ainés soient réunis autour des questions de paix et de Sécurité dans la bande sahélo-saharienne. Cela ne relève-t-il pas de l’évidence, vu qu’il s’agit des couches majoritaires, la quintessence même de nos populations ? Donc rien de plus normal. Cependant, c’est quoi le normal et l’anormal dans nos sociétés actuelles ? Peut-on réellement parler de normalité dans un environnement gangréné par la corruption, l’analphabétisme, le chômage, l’injustice sous toutes ses formes, l’impunité, la désinformation, le trafic et autres abus de tout ordre ? La démarcation n’est pas aussi palpable que l’on pourrait croire.

Les choses simples et claires deviennent floues dans un tel contexte. Difficile de dissocier les causes des effets ? Entre les questions de sécurité et de développement, qui est l’œuf et qui est la poule ? Raisons pour lesquelles chercheurs et autres personnes ressources (presse et think tank) ont été sollicités pour aider dans les réflexions. Espoir, de voir l’unanimité autour de la problématique de l’éducation/la formation/le renforcement des capacités comme la condition sine qua non du développement. Espoir, de voir exiger que la valorisation des femmes et leur implication dans les instances de prises de décisions soient des réalités au-delà des simples ratifications des textes et autres résolutions. Espoir de voir les femmes conscientes que leur salut ne viendra que d’elles-mêmes, qu’elles devraient s’organiser, se coaliser autour d’idéaux communs tout en célébrant leurs diversités. Espoir, que l’idée audacieuse d’un organe politique 100% féminin soit débattue ouvertement et publiquement par les femmes du Sahel et du Sahara, malgré les clichés socioreligieux. Espoir, pour une jeunesse africaine engagée, solidaire et consciente des défis menaçant sa survie.

Une jeunesse qui dit vouloir seulement d’un monde qui veut d’elle en retour. Quel est donc ce monde qui donne, qui accepte sans vouloir t’engloutir ? Espoir, enfin de constater que jeunesse et innocence riment toujours, et ce malgré les misères de nos vies. Espoir que je voulais tant pouvoir chérir, enfin, en attendant les réflexions des sages durant les échanges du lendemain, le deuxième jour des débats. Mais demain est déjà là. Je viens d’être réveillée sans même m’être couchée. Les mots de clôture de mon Jeune Frère Haiba de la Mauritanie viennent de m’ouvrir grand les yeux qui ne sauront, hélas, retrouver le sommeil ce soir. Comment dormir maintenant que je m’«assimile à un simple casse-croûte destiné à être partagé entre trois ogres affamés». Apparemment, ma sécurité est menacée par trois types de terroristes, tous aussi dangereux les uns que les autres. À ma question : quoi faire ?... Le silence !

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