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Un privilège, aussi, pour le concepteur et présentateur de ce programme, Youssef Bahar, qui a dirigé les deux heures non-stop avec la maitrise d’un professionnel aguerri. Pas étonnant, car quand on est devant un dinosaure de la chanson marocaine, il faut bien montrer ses compétences et son savoir-faire. C’était bien le cas lors de cette belle soirée à laquelle ont participé, sur les ondes de Radio 2M, des auditeurs du Maroc, d’Algérie, d’Espagne, de France et des États-Unis, tous heureux d’avoir à l’écoute le grand Doukkali, doyen de la chanson marocaine, qui a, à son actif, plus d’une centaine de compositions à travers lesquelles il a inscrit les plus belles pages de l’histoire de la chanson marocaine.
«C’était un moment très fort pour moi que d’accueillir ce grand monsieur, venu exprès de Marrakech, où il a passé l’Aïd avec sa femme et ses enfants, pour être présent au studio de Radio 2M à Casablanca, et nous offrir la primeur de son nouvel Album». Huit chansons qui furent diffusées tout au long de l’émission, notamment «Koun fa Yakoun», «Harbach», «Mersal Al Houb». «Nous avons eu, également, le plaisir d’écouter des histoires de jeunesse de notre artiste. Des moments de grande émotion aussi bien pour lui que pour ses fans, dont certains ont réussi à l’avoir au bout du fil pour lui présenter leurs compliments pour Aïd Al-Adha et lui poser des questions auxquelles il a répondu à cœur ouvert. C’était très convivial et émouvant», poursuit Youssef Bahar.
Puis arrive la rubrique coup de cœur de l’émission, celle du «Fauteuil à celui qui ose» à travers laquelle Al-Moussiqar Abdelwahab Doukkali a répondu avec une spontanéité remarquable. «Il n’a hésité sur aucune de mes questions, dévoilant son côté spirituel qu’il s’est découvert lors de sa participation au Festival des musiques sacrées de Fès où il a préparé un répertoire totalement soufi à l’occasion de la célébration des 12 siècles de la ville spirituelle. Ces chansons, qu’il avait composées sur des poésies de grands maitres soufis tels Ibn Arabi, Omar Khayyam et d'autres, l’ont beaucoup influencé et ont changé sa vision de la grandeur d’Allah. Ce nom que j’ai évoqué en premier lieu en lui demandant ce qu’il représentait pour lui. À ma grande surprise, il a répondu par un verset coranique (Ayat Al koursi)».
À travers ses réponses, l’auditeur a pu découvrir ses points de vue sur la mort, dont il n’a pas peur, mais qui va le séparer de son public qu’il aime beaucoup. Parce que pour lui l’amour est un sentiment passager, alors que le fait de s’habituer à quelqu’un est une chose plus forte et plus durable. Ce grand monsieur qui n’oublie pas, aussi, ceux qui l’ont aidé au début de son parcours, notamment le compositeur Mohamed Ben Abdesslam, puis Tayeb El Alj qu’il admire énormément pour ses poésies en langue marocaine, sans oublier de mentionner qu’il est fan de Haj Ahmed Pirou, le maitre du Gharnati.
«Sur la question autour de l'artiste élitiste, il a répondu qu’il n’y a pas d’artiste élitiste, il y a un artiste tout court pour tout le monde qui ne prend jamais de retraite jusqu’à ce qu’il quitte la vie», souligne Youssef Bahar, dont la quatrième saison de son émission sera à jamais marquée par la célébration du compositeur et chanteur Abdelwahab Doukkali. Ce dernier n’a pas manqué, en sortant du studio, d’exprimer
sa joie de passer un bon moment avec l’animateur Youssef Bahar et ses auditeurs.
