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Bond des exportations et production industrielle en berne

La France a enregistré en juin son déficit commercial le plus faible depuis près de six ans, grâce à des livraisons d'Airbus «exceptionnelles», une poussée des exportations d'automobiles et la livraison d'une frégate à l'Égypte. Les chiffres publiés vendredi par les Douanes contrastent avec ceux de la production industrielle, en recul de 0,1% sur le même mois, alors qu'elle était attendue en hausse (+0,2% pour le consensus Reuters).

Bond des exportations et production industrielle en berne
La production industrielle de juin a été affectée par une chute de 13,2% de l'activité raffinage en raison de l'arrêt de raffineries pour maintenance.

Sur l'ensemble du deuxième trimestre, la production industrielle s'est même contractée de 0,7%, ce qui, ajouté au recul de 0,1% de la consommation des ménages en biens annoncé la semaine passée, augure d'un rythme de croissance du PIB en net retrait par rapport au 0,6% du premier trimestre. Le consensus des économistes se situe à 0,3% pour la croissance de la période, un niveau également anticipé par l'Insee, alors que la Banque de France ne table plus que sur 0,2%. Les prévisions pour l'ensemble de l'année restent à 1,2%. Pour Christian Parisot, économiste d'Aurel BGC, le commerce extérieur pourrait sauver la croissance du deuxième trimestre, avec en outre un rebond qu'il attend purement technique de l'investissement des entreprises et des dépenses publiques qui agissent toujours en facteur de soutien.

Mais «les chiffres de la production industrielle après ceux de la consommation confirment le tableau donné par les PMI, à savoir que la reprise reste en retard en France comparée au sud de l'Europe, notamment l'Espagne, et qu'il y a toujours un problème de compétitivité», dit-il. «On a l'image d'une amélioration graduelle, mais relativement molle, la France a du mal à redémarrer», ajoute l'économiste.

Bond de 3,9% des exportations

La production industrielle de juin a été affectée par une chute de 13,2% de l'activité raffinage en raison de l'arrêt de raffineries pour maintenance. Celle-ci a été largement compensée par la hausse de 2,2% de la production d'énergie, mais la production manufacturière, qui n'inclut pas cette dernière, a reculé de 0,7% sur le mois.
Dans les autres secteurs, la production a diminué dans les matériels de transport (-1,2%, dont -0,2% dans l'automobile), mais progressé de 1,5% dans l'agroalimentaire (+1,5%).

Elle a augmenté de 0,6% dans les équipements électriques et électroniques, dont la production retrouve son plus haut niveau depuis le printemps 2014. À 2,66 milliards d'euros, le déficit commercial du mois de juin est le plus faible enregistré depuis juillet 2009 et marque une nette baisse par rapport à celui de mai (4,0 milliards). Il reflète un bond de 3,9% des exportations, alors que la progression des importations a été limitée à 0,4%.

Sur l'ensemble du deuxième trimestre, les premières ont augmenté de 3,8% et les secondes de 1,8% par rapport aux trois premiers mois de l'année, ce qui devrait se traduire par une contribution nettement positive du commerce extérieur au PIB de la période. Les exportations ont bénéficié de la livraison d'un nombre important d'Airbus (30 appareils pour 3,3 milliards d'euros, contre 27 appareils pour 2,26 milliards en mai), de la vente de deux satellites aux États-Unis, d'une «vive relance» de l'automobile et d'un «très grand contrat militaire».
La France a livré fin juin à l'Égypte une frégate multi-missions d'environ un milliard d'euros avec les équipements, dont la vente avait été annoncée en février en même temps que le contrat portant sur 24 avions de combat Rafale. Les trois premiers exemplaires de celui-ci ont été livrés en juillet. 

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