Menu
Search
Vendredi 29 Mars 2024
S'abonner
close
Vendredi 29 Mars 2024
Menu
Search
Accueil next Fête du Trône 2006

Briser le plafond de verre, une ambition féminine toujours contrariée

Aucune femme n’a été propulsée à la tête d’un des conseils régionaux ou communaux des grandes villes. L’espoir de promouvoir l’accès des femmes aux postes de responsabilité au niveau local n’a pas été concrétisé, bien que le taux des élues communales soit passé de 12,38 à 21,18%. Le mouvement féminin pointe du doigt un manque de volonté des principales formations politiques.

Briser le plafond de verre, une ambition féminine toujours contrariée
La proportion des femmes dans les communes est passée de 0,5% en 2003 à 12,38% en 2009, grâce au quota de 12% qui a été instauré, puis à 21,18% en 2015.

Décidément, les femmes peinent toujours à atteindre les postes de décision au niveau local et régional, en dépit des mesures mises en place par le législateur. Le plafond de verre dans les conseils régionaux et communaux n’a pas été brisé comme espéré par le mouvement féminin. Aucune femme n’a été propulsée à la tête des douze régions du Royaume. Dans les grandes villes, le même constat est relevé. Les maires sont tous des hommes alors que l’on comptait auparavant une femme présidente du conseil de la ville. Il s’agit en l’occurrence de Fatima Ezzahra El Mansouri qui a dirigé la ville ocre de juin 2009 à septembre 2015. Les partis politiques n’ont daigné mettre en avant des femmes que dans quelques petites localités. Les militantes associatives affichent leur déception.

La coordinatrice nationale du Mouvement pour la démocratie paritaire, Khadija Rebbah, estime que les chiffres témoignent du manque flagrant de volonté politique pour promouvoir de la représentativité politique féminine. «Le nombre des femmes élues locales a certes augmenté. Mais la gent féminine est toujours marginalisée au niveau de l’accès à la responsabilité. Certains conseils n’ont même pas respecté la disposition garantissant aux femmes le tiers dans les bureaux exécutifs», dit-elle avec déception.
Numériquement, la part des conseillères communales a augmenté de 12,38% en 2009 à 21,18% en 2015. Cette avancée considérable a été réalisée grâce au système de discrimination positive mis en place par les lois organiques régissant l’opération électorale. Il faut dire que les parlementaires femmes n’ont ménagé aucun effort lors de l’examen des textes électoraux pour convaincre le gouvernement de renforcer la présence féminine au sein des conseils locaux.

On s’attendait à une part de 27% des femmes conseillères, comme l’avait prévu le ministère de l’Intérieur. Mais à l’issue des élections communales, ce pourcentage n’a finalement pas été atteint. Le gouvernement s’est-il trompé dans ses prévisions initiales ? La question demeure en suspens, car jusque-là, les chiffres détaillés sur la participation des femmes aux élections n’ont pas encore été révélés par le ministère de l’Intérieur contrairement à 2009, selon Khadija Rebbah. Les militantes associatives attendent toujours la publication de données plus précises sur le profil des candidates et leur positionnement dans les listes électorales. Mais il s’avère globalement que les partis politiques n’ont déployé aucun effort pour promouvoir la représentativité féminine au niveau local. Dans la plupart des circonscriptions, les formations politiques se sont contentées d’appliquer la loi en cooptant des femmes dans les listes dites «additionnelles». Dans les listes générales, les femmes ont été quasi absentes ou ne faisaient souvent que meubler le décor. Peu d’entre elles, en effet, étaient mandataires des listes principales. Une situation qui devra interpeller les dirigeants des principaux partis politiques arrivés en tête des élections et qui sont tous des hommes. Certains d’entre eux prétextent le manque de femmes compétentes à coopter aux élections, en raison du retard pris par le Maroc dans la promotion de la représentativité politique féminine. Pour le mouvement féminin, ce faux argument est brandi à chaque occasion pour masquer le manque de volonté des leaders politiques de propulser les femmes au-devant de l’échiquier politique. 

Lisez nos e-Papers