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Café : doublement de la consommation en 20 ans, selon les professionnels du secteur

Café : doublement de la consommation en 20 ans,  selon les professionnels du secteur
Les pays membres de l'OIC représentent 95% de la production et 83% de la consommation mondiales de café, selon le site internet de l'organisation.

La consommation de café augmente dans le monde et a quasiment doublé au cours des 20 dernières années, se félicite le directeur de l'Organisation internationale du café (OIC), Robeiro Oliveira, dans un entretien avec l'AFP. «Jamais on n'a consommé autant de café dans le monde qu'au cours des 20 dernières années où le taux d'augmentation a quasiment doublé», souligne M. Oliveira à l'occasion du huitième salon du café ExpoEspeciales, qui s'est ouvert jeudi à Bogota.

Le directeur de l'OIC se montre optimiste, en dépit d'un panorama plutôt sombre pour les producteurs du fait de fortes pluies au Brésil (premier producteur mondial), de la sécheresse en Colombie et de la maladie de la rouille qui affecte les plantations en Amérique centrale. L'augmentation de la demande de café, «qui enregistre une tendance constante à la hausse, de 2,5% en moyenne par an», donne le sourire à ce Brésilien qui dirige l'OIC depuis 2011. «La consommation mondiale de café continue à augmenter et c'est dû tant à la croissance de la population qu'à une question de goût», ajoute M. Oliveira, qui prévoit «une hausse de 25 millions de sacs (60 kg par sac) pour les 10 années à venir».

Le directeur de l'OIC, organisation intergouvernementale qui regroupe exportateurs et importateurs, ne s'aventure toutefois pas à faire des prévisions sur la production, «liée aux conditions auxquelles seront confrontés les agriculteurs». Tandis qu'au Brésil l'excès de pluie fait craindre des dégâts, les planteurs de Colombie redoutent une hausse des coûts et une propagation de maladies du fait du manque d'eau.
Le phénomène El Niño, qui se traduit par un réchauffement des eaux de l'océan Pacifique équatorial et peut provoquer de fortes précipitations dans certaines régions et des sécheresses dans d'autres, est aggravé par le changement climatique et affecte fortement les cultures de café. «Les pluies au Brésil sont source de préoccupation, car cela peut poser problème en termes d'offre de café du fait qu'il va y avoir moins de production, moins de grains, et cela suscitera une impression de pénurie sur le marché international», souligne M. Oliveira.

Prix en baisse et moins de café

Selon le dernier rapport de l'OIC, la saison 2014-2015 s'est terminée avec les prix les plus bas des 20 derniers mois, «du fait de la faiblesse du real brésilien et du peso colombien», les deux monnaies les plus dévaluées d'Amérique latine cette année. En septembre, le café se négociait à 1.544 dollars la tonne à Londres et à 116 cents la livre à New York, cours les plus bas depuis un an et demi.

Le directeur de l'OIC espère que «le marché réagisse et comprenne qu'il y a peu de café en ce moment» en raison des mauvaises conditions climatiques. Il prévoit une augmentation de la production en Amérique centrale, une fois que sera contrôlée la propagation de la rouille, champignon qui dévaste les cultures depuis trois ans dans cette région. Mais la récolte centro-américaine «n'est pas suffisante pour répondre aux besoins du marché» à ce stade, souligne-t-il.

L'augmentation de la consommation aura un effet sur les prix, notamment sous la pression de la demande de pays nouveaux comme la Chine et la Russie qui jusqu'à présent n'étaient pas de grands acheteurs de café. «Le secteur va être plutôt dynamique à l'échelle de l'économie mondiale», assure M. Oliveira. L'OIC, créée à Londres en 1963 sous les auspices de l'ONU, réunit des pays exportateurs et importateurs de café pour faire face aux défis du secteur par le biais de la coopération internationale. Les pays membres de l'OIC représentent 95% de la production et 83% de la consommation mondiales de café, selon le site internet de l'organisation.

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