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Comment être dans le viseur d'un chasseur de têtes

Trouver la perle rare est aujourd’hui l’objectif de chaque entreprise qui se lance dans un processus de recrutement. Pour dénicher les meilleurs candidats, une entreprise peut faire appel aux services d’un chasseur de têtes. Il s’agit d’un recruteur qui recherche des profils rares, précis et de haut niveau. Le point avec Mehdi El Yousfi, directeur au sein du cabinet Diorh, chargé des activités de recrutement, conseil & études.

Comment être dans le viseur d'un chasseur de têtes
Le métier exige d’abord un entregent important combiné à une discrétion à toute épreuve, mais aussi, un souci aigu du détail, une capacité d’adaptation et de réaction ainsi qu’une très forte capacité d’écoute.

Éco-Conseil : Comment se faire repérer par un chasseur de têtes ?
Mehdi El Yousfi : Pour se faire repérer par un chasseur de têtes, il faut à la fois répondre à un certain nombre de critères intrinsèques et assurer le bon niveau de visibilité. Concernant les qualités propres susceptibles d’attirer un chasseur de têtes, le candidat doit justifier d’une expérience professionnelle probante, avoir une expérience effective de gestion de grands projets ou de management d’équipe et être actuellement en poste. Quant à la visibilité, il ne s’agit pas d’inonder tous les canaux existants, mais d’avoir une approche ciblée et intelligente, car le chasseur de têtes ne cherche pas partout. La meilleure manière de se faire repérer est d’envoyer directement aux chasseurs de têtes son CV et solliciter une prise de contact pour exposer son profil plus en détail. Le reste appartient au chasseur de têtes qui qualifiera votre CV et l’intégrera ou pas dans sa base de données.

Qu'est-ce qui peut différencier la démarche d'un chasseur de têtes de celle d'un recruteur ?
Il y a bien deux démarches distinctes : la première est celle du chasseur de têtes, dite approche directe, et la seconde plus classique du recruteur. Le problème réside dans le fait que le métier du recrutement traverse une période perturbée qui voit la profession globalement tirée vers le bas en termes de qualité et de déontologie. La multiplicité des acteurs, la désintermédiation qu’offrent les job-boards et les réseaux sociaux bouleversent les règles du jeu et la visibilité des acteurs. Il n’en reste pas moins qu’il faut bien distinguer les 2 démarches, celle du chasseur et celle du recruteur. Je vois principalement 4 grandes différences : La première concerne le travail en amont, très critique dans la chasse de tête. Le chasseur de têtes mandaté doit ainsi établir, en premier lieu, une cartographie large et précise (market mapping) des profils susceptibles de répondre aux exigences du poste à pourvoir.
Cela induit une deuxième grande différence avec le recruteur classique qui se situe dans le niveau de connaissance du marché : le chasseur est en veille permanente, car il se doit d’avoir une vision claire et actualisée des viviers de chasse. La troisième grande différence est que le chasseur de têtes compose avec une population qui n’est pas forcément à l’écoute du marché et doit donc, davantage que dans une approche classique, avoir une compréhension fine des atouts et du projet de l’entreprise cliente et une capacité de conviction forte vis-à-vis des candidats. Enfin, la grande différence se situe dans la forte exigence de confidentialité. Bien entendu, le corollaire de ces aspects est que les honoraires du chasseur sont plus élevés que ceux du recruteur.

Comment en évaluer le savoir-faire ?
Le savoir-faire du chasseur de têtes s’évalue d’abord à travers la qualité et la profondeur de son réseau ainsi qu'à partir de sa connaissance fine du marché. C’est cet atout qui conditionne la qualité de son travail et le succès de sa mission. Un bon chasseur de têtes s’évalue sur sa capacité à comprendre de manière très fine le contexte et les attentes de son client. Il n’y a rien de plus structurant et engageant pour une entreprise que de recruter un cadre dirigeant. Le bon chasseur de têtes est capable d’identifier rapidement le contexte culturel, l’organisation de l’entreprise et l’ambition sous-tendant le projet de recrutement de manière à en déduire à la fois les qualités et prérequis recherchés, mais aussi les difficultés et contraintes du projet (contraintes budgétaires, niveau de difficulté de la mission…). Enfin, le bon chasseur de têtes est celui qui inspire la confiance des candidats, d’abord en faisant preuve de discrétion, mais aussi, en sachant situer les candidats au même niveau d’attention que les entreprises clientes.
Cela ne concerne pas uniquement la qualité de l’accueil, mais la capacité à s’assurer que le projet d’entreprise est cohérent avec les aspirations professionnelles du candidat. En résumé, ce métier exige d’abord un entregent important combiné à une discrétion à toute épreuve, mais aussi, un souci aigu du détail, une capacité d’adaptation et de réaction ainsi qu’une très forte capacité d’écoute. 

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