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«Podemos» ou la politique du tâtonnement...

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La nouvelle formation politique née il y a à peine quelques mois en Espagne sous le nom de «Podemos» (Nous pouvons) est en train de prendre des dimensions préoccupantes aux yeux des politiciens, des observateurs et des analystes économiques espagnols.

Cette préoccupation se justifie pour les politiciens par la possibilité que la nouvelle formation mette fin à trois décennies de bipartisme dans lequel la société espagnole a trouvé son confort politique. On vote pour les socialistes un, deux ou même trois mandats, puis on passe le relais à la droite populaire et vice versa. C’est aussi simple que cela. Aujourd’hui, une nouvelle donne s’installe. Un troisième acteur a fait son apparition sur scène et toutes les règles du jeu risquent d’être remises en cause.

Pour les observateurs, le risque se situe au niveau de la plateforme idéologique du nouveau parti. Ils estiment qu’elle est tellement floue que l’on risque de se retrouver, si Podemos arrive au pouvoir, avec un gouvernement sans vision et qui prend ses décisions au jour le jour selon la température de la rue. Cela signifie que la règle de base du jeu démocratique, qui veut qu’une formation politique arrive au pouvoir avec des idées et un programme auquel elle aura réussi à faire adhérer l’électorat, cédera la place à un scénario inverse où un parti adapte son discours à toutes les bonnes choses que voudrait entendre le peuple.

«Vous voulez moins d’impôts ? Oui ? On va réduire les impôts» ou «Vous ne voulez plus rester dans l’espace Schengen ? Alors, on se retire ?» Certes, cela ressemble à de la caricature, mais la vérité est que ce parti ne dispose que de discours populistes servis au coup par coup et selon le contexte. Ce que des membres de Podemos annoncent dans un meeting, d’autres le démentent dans le suivant. D’où la peur, aussi, des analystes économiques qui craignent que l’Espagne ne se retrouve dans une situation économique délicate si un parti qui opère par tâtonnement arrive au pouvoir en décembre 2015.

Ici, au Maroc, nos analystes en savent encore moins que leurs homologues espagnols, ce qui est normal, sur la vision politique et le programme diplomatique des leaders de Podemos. Alors quelle stratégie prospective adopter face à l’éventualité de leur arrivée au pouvoir ? Peut-être que, face à leur tâtonnement politique, on procédera par improvisation. Car, quand on a en face quelqu’un qui fait de la politique de flottement un principe de gouvernance, il faut l’avouer, on ne peut qu’improviser. Ou, sinon, compter sur la sagesse de l’électorat espagnol en espérant qu’il démentira les sondages et finira par confirmer qu’il fait la distinction entre un programme politique et un discours populiste…

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