Dénonciation du détournement des aides humanitaires à Tindouf

Les participants à une conférence, organisée mercredi soir à Buenos Aires, ont dénoncé le détournement par des dirigeants du Polisario avec la complicité de l'Algérie des aides humanitaires destinées par des Organisations Internationales aux séquestrés de Tindouf.

S'exprimant lors d'une conférence, tenue à l'Institut universitaire ESEADE à Buenos Aires, sur «La situation des réfugiés dans le Maghreb Arabe et le problème des aides humanitaires», l'académicien argentin Adalberto Carlos Agozino, spécialiste en sciences politiques, a indiqué que le rapport publié au début de cette année par l'Office européen de lutte antifraude (OLAF) a indiqué que l'aide humanitaire octroyée aux séquestrés des camps de Tindouf par l'Union européenne (UE) est constamment détournée par des dirigeants du Polisario avec la complicité de hauts responsables algériens.

Selon ce rapport, a poursuivi Adalberto Carlos Agozino, professeur à l'Université John F. Kennedy de Buenos Aires, ces détournements massifs et systématiques de l'aide humanitaire internationale destinée aux camps de Tindouf commencent dans le port algérien d'Oran, ajoutant que le pillage de cette aide humanitaire se poursuit lors de son acheminement vers lesdits camps.

L'académicien argentin a également fait remarquer que les dirigeants du polisario, qui ne sont pas installés dans les camps de l'enfer de Tindouf, vivent dans de bonnes conditions dans des villes algériennes, se déplaçant fréquemment entre New York et Bruxelles, en se présentant en tant que diplomates représentant une entité fantoche. 

Dans ce contexte, il a indiqué que les dirigeants du polisario profitent de la sympathie de certains pays qui ignorent la réalité de ces mercenaires qui font tout pour faire perdurer ce conflit artificiel, rappelant l'enrichissement illicite de ces derniers, grâce à l'acquisition de lots de terrains et de villas dans le Sud de l'Espagne et dans les Iles Canaries.

Carlos Agozino, qui est l'auteur de l'ouvrage «Geopolitica del Sahara-Sahel» (Géopolitique du Sahara et du Sahel), fait aussi état de la manipulation par le polisario et l'Algérie du nombre de la population séquestrée dans les camps de Tindouf, en vue de profiter davantage des aides humanitaires internationales, en dépit des appels incessants lancés par des Organisations Onusiennes pour le recensement de cette population.

A cet égard, il a appelé les autorités algériennes et le polisario à l'ouverture des camps devant les Organisations internationales en vue de la présentation des aides humanitaires de manière directe.

Après avoir souligné la pertinence de l'initiative marocaine d'autonomie dans les provinces du Sud, l'académicien argentin a indiqué que le Polisario s'entête à refuser cette initiative pour faire perdurer ce conflit artificiel et s'enrichir davantage à travers le détournement des aides humanitaires.

Dans le même ordre d'idées, il a souligné la nécessité pour l'Algérie, en tant que partie prenante dans le conflit, de trouver des réponses à ce sujet et de prendre les mesures nécessaires à l'encontre des responsables du détournement des aides humanitaires et du crime commis contre les séquestrés de Tindouf.

Il a, également, estimé que les responsables de la situation d'enrichissement illicite ne voudraient pas accepter de renoncer à ces opérations qui leur génèrent des millions de dollars et nourrissent les réseaux de trafic et du crime organisée dans la région. 

Lors de son intervention, Agozino s'est arrêté aussi sur les conditions de vie dramatiques de la population dans les camps de Tindouf, qui sont en proie aux maladies, à la malnutrition et au manque d'accès aux services d'éducation et de santé. 

De son côté, le chercheur argentin Pablo Zardini s'est attardé sur les différents projets de développement réalisés par le Royaume dans les provinces du Sud, en matière d'infrastructure, d'eau, d'électricité, de routes et de télécommunications.

Dans ce sens, Pablo Zardini, directeur d'une Fondation de consultation dans les affaires financières et la coopération internationale, a rappelé les grands investissements réalisés dans les provinces du Sud, à l'instar d'autres provinces du Royaume, notamment dans les domaines éducatif et social.

D'après l'académicien argentin, le Maroc a ainsi réussi à relever le défi du développement durable des provinces du Sud, grâce à la construction notamment d'établissements scolaires, de maisons de jeunes, de bibliothèques et d'universités.

Pour sa part, l'ambassadeur du Maroc en Argentine, Fouad Yazough a souligné que le Royaume, qui se trouve dans une région qui connaît de profondes mutations, a réussi sous la conduite éclairée de S.M. le Roi Mohammed VI, à entreprendre de grandes réformes dans les domaines politique, économique et social.

De même, Fouad Yazough a fait remarquer que le Maroc a été, largement, épargné par les événements qui secouent plusieurs pays de la région, grâce à ses spécificités fondées sur la légitimité historique de l'institution monarchique qui remonte à des centaines d'années. 

Concernant le conflit artificiel autour du Sahara marocain, a-t-il poursuivi, le Royaume a présenté le plan d'autonomie pour le règlement de cette question, qui a été qualifié de «sérieux, réaliste et crédible» par la Communauté internationale, tandis que l'autre partie est restée figée dans ses positions anachroniques.