Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next Mondial de l'Automobile 2006

Israël, sous le feu des critiques, veut agir contre les extrémistes juifs

Le gouvernement israélien, soumis à de fortes pressions, a annoncé dimanche des mesures punitives contre les extrémistes juifs après la mort d'un bébé palestinien brûlé vif, promettant une «tolérance zéro».

No Image

À Al Qods occupée, des heurts ont de nouveau opposé Palestiniens et policiers israéliens sur l'esplanade des Mosquées avant un retour au calme, après deux jours de protestations en Cisjordanie qui avaient dégénéré en affrontements avec l'armée israélienne. Vendredi, un bébé palestinien de 18 mois, Ali Dawabcheh, a été brûlé vif et ses parents et son frère ont été grièvement blessés après une attaque d'extrémistes juifs qui ont jeté des cocktails Molotov contre leur maison près de Naplouse en Cisjordanie. De l'opposition israélienne à l'ONU en passant par les Palestiniens, tous ont dénoncé l'attaque contre la famille Dawabcheh, un acte rendu possible par «l'impunité» dont jouissent selon différentes ONG les colons et autres activistes d'extrême droite.

Dimanche, Benjamin Netanyahu a promis la «tolérance zéro» et son ministre de la Défense Moshé Yaalon a autorisé la mise en détention administrative, c'est-à-dire sans charge et pour une durée illimitée, d'extrémistes juifs. Cette mesure, habituellement réservée aux Palestiniens, pourrait donner aux enquêteurs le temps nécessaire pour réunir les preuves nécessaires à un procès, expliquent les médias. Mais trois jours après l'attaque antipalestinienne, les auteurs sont toujours en fuite et les Palestiniens placent peu d'espoir dans le gouvernement israélien sur lequel les partisans de la colonisation et de la droite nationaliste et religieuse ont la haute main. Depuis des années, les extrémistes juifs agressent, sous le label du «prix à payer», des Palestiniens et des Arabes israéliens, et vandalisent des lieux de culte musulmans et chrétiens. Les Palestiniens affirment avoir recensé «11.000 attaques en dix ans». Selon l'ONG israélienne Yesh Din, 85,3% des plaintes de Palestiniens contre des colons sont classées sans suite.

Le Président palestinien Mahmoud Abbas a d'ailleurs raillé vendredi les méthodes de l'armée israélienne. «Elle les garde une heure pour une enquête, puis les relâche et ils peuvent reprendre leurs attaques». Ces attaques sont selon lui le «résultat direct» de la «politique de colonisation menée par Israël» qui a mené à l'installation d'environ 400.000 colons en Cisjordanie et 200.000 autres à Al Qods-Est, occupée et annexée. Les responsables de la sécurité disent, eux, qu'il est difficile d'infiltrer ces petits groupes qui n'utilisent pas de téléphone cellulaire, restent muets durant leurs interrogatoires et reçoivent visiblement des consignes sur le comportement à adopter face aux forces de l'ordre. Mais le chef de l'opposition de centre gauche Isaac Herzog a estimé que «lorsque l’État le veut, il peut lutter contre le terrorisme», appelant le gouvernement Netanyahu, l'un des plus à droite de l'histoire d'Israël, à faire son «examen de conscience». L'ex-Président Shimon Peres a dénoncé indirectement la responsabilité de M. Netanyahu, devant un rassemblement samedi à Tel-Aviv. 

Lisez nos e-Papers