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L’image au service des questions sociétales

En prévision de la sortie nationale du film «Les feuilles mortes», une avant-première vient d’être organisée, au cinéma 7e art à Rabat, en présence du jeune réalisateur Younes Reggab et d’une partie de l’équipe de cet opus.

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Avec «Les feuilles mortes», le réalisateur signe son premier long métrage.

Après avoir signé une dizaine de courts métrages, le fils du défunt Mohamed Reggab, l’un des vétérans du cinéma marocain, Younes Reggab revient sur le devant de la scène avec ce nouvel opus «Les feuilles mortes». Le premier long métrage de ce cinéaste prometteur est émotionnellement intense. «Les feuilles mortes» retrace l’histoire de Zahra, jeune professeure de danse qui semble mener une vie tranquille, mais, qui, en réalité, cache un lourd secret. Son psychiatre Ghazi, borgne défiguré, obsédé par elle, la surveille et l’espionne jour et nuit. Son adolescence tourmentée, lui a laissé des traces indélébiles, suite à deux meurtres qu’elle avait commis. Le casting de ce thriller, dont le tournage s’est déroulé entre Casablanca et Ifrane, est composé de Rabie Kati, Sanaa Bahaj, Yasmina Zaki Messaoudi et Hassna Moumni, entre autres. Les «Feuilles mortes» est un drame psychologique. Un genre où il n’y a pas de place pour le rire et qui développe la puissance dramatique d'un thriller intimiste, à l'atmosphère inquiétante et envoûtante.

Le long métrage de Younes Reggab illustre bien le regard porté sur la société par cette nouvelle génération de cinéastes marocains. Ces derniers s’inscrivent dans une dynamique de progrès et de liberté et contribuent, à travers le 7e art, à faire évoluer les mentalités. On n’hésitera pas à dire que le film de Younes Reggab est aux antipodes de la vision des chantres d’un certain conservatisme fossilisant et bien-pensant. N’en déplaise aux directeurs de consciences, âpres défenseurs de l’art pur et de la pensée simplificatrice, le film aborde de manière sereine les maux de la société marocaine. Il traite, avec lucidité et sans concessions, des questions d’actualités, telles que le statut de la femme, l’identité marocaine, la corruption… Le scénario, les dialogues, le talent des acteurs et la personnalité du réalisateur sont les atouts principaux de la réussite de ce drame psychologique. Yasmina Zaki Messaoudi qui interprète l’un des rôles principaux du film (Madame Sarfati) raconte l’ambiance du tournage.

«Nous avons donné le meilleur de nous même, grâce à cette énergie positive qui régnait tout au long de la période du tournage. Je voudrais saluer à cette occasion le réalisateur, la productrice, les techniciens et les acteurs qui ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour présenter au public marocain un film, qui j’espère, s’inscrira dans les annales du cinéma marocain.» Depuis quelques années déjà le cinéma au Maroc connaît un rythme de croissance régulier. Près de 28 longs métrages par an. Le court métrage bénéficie également de cette embellie avec près de 70 films annuellement. Ils sont révolus les temps où cette cinématographie se ramenait à une moyenne d’un film et demi par an. Aujourd’hui, le Maroc est en position de leadership aussi bien sur le plan maghrébin qu’arabe. Le cinéma national est porté par une grande diversité de thèmes, d’approches esthétiques. Une diversité qui reflète un brassage révélateur de l’arrivée de jeunes cinéastes, lauréats d’écoles, autodidactes… c’est le véritable carburant de cette dynamique.

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