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La Fifa a besoin d'un président intérimaire

La Fifa devrait désigner un président intérimaire pour remplacer le Suisse Joseph Blatter, afin de sortir de la crise et mener les réformes nécessaires, a affirmé Mark Pieth, ex-chargé de mission à la Fifa, dans divers médias suisses dimanche.

La Fifa a besoin d'un président intérimaire
La Fifa devrait désigner un président intérimaire pour remplacer le Suisse Joseph Blatter, a affirmé Mark Pieth. Ph : AFP

«L'idéal serait d'avoir un président intérimaire qui quitterait ses fonctions au bout de deux ans», a proposé Mark Pieth, professeur de droit pénal et président de la commission indépendante de la Fifa sur la gouvernance (IGC) de 2011 à 2013, à la chaîne de télévision suisse allemande SRF.

Quelqu'un qui pourrait «venir dès maintenant pour calmer les craintes et mener les réformes, avant de céder la place à quelqu'un d'autre pour présider sur la durée», a-t-il précisé, en suggérant le nom de Theo Zwanziger, l'ancien patron de la Fédération allemande, 70 ans.

La Fifa a besoin «d'un président intérimaire qui n'ait pas grandi dans ce système, qui n'ait pas profité de ce système», a insisté Mark Pieth, soulignant au passage que Theo Zwanziger avait été un des adversaires déclarés de l'octroi de la Coupe du monde 2022 au Qatar, le petit émirat gazier très critiqué pour les conditions de travail réservés aux travailleurs sur ses chantiers.

«Si Theo Zwanziger était choisi, comme je l'espère, en tant que président intérimaire pour deux ans, il bloquerait ce Mondial au Qatar, pour ces raisons de droit du travail», a affirmé Mark Pieth.

Mark Pieth, professeur de droit à l'Université de Bâle, avait terminé sa mission à la Fifa en 2013, sans que, selon lui, ses principales recommandations soient mises en œuvre. En juin, il avait qualifié la Fifa de «structure quasi dictatoriale».

Cette proposition de Mark Pieth survient alors que la Fifa est secouée depuis plusieurs mois par deux enquêtes judiciaires, l'une menée aux Etats-Unis pour corruption, qui a mené à l'interpellation de neuf hauts dirigeants du football mondial et cinq hommes d'affaires, et l'autre conduite en Suisse, sur les conditions d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar.

Dans le cadre de cette seconde enquête, une poursuite pénale a été ouverte jeudi par le ministère suisse contre Joseph Blatter, pour soupçon de «gestion déloyale» et d'abus de confiance. L'un des éléments à charge retenu par les enquêteurs suisses est un «versement déloyal» de 2 millions de francs suisses (1,8 million d'euros) de Joseph Blatter à Michel Platini en février 2011, «prétendument pour des travaux effectués entre janvier 1999 et juin 2002».

Dans le cadre de ce versement suspect, Michel Platini, patron de l'Uefa et grand favori à la succession de Joseph Blatter lors de l'élection prévue le 26 février, a été entendu comme témoin.

Selon plusieurs sources, la commission d'éthique de la Fifa se serait saisie de ce dossier et pourrait conclure à la suspension des deux hommes. Une sanction qui pousserait définitivement vers la sortie le Valaisan de 79 ans, démissionnaire depuis le 2 juin mais qui entendait bien gérer les affaires courantes jusqu'en février, et qui rendrait inéligible Michel Platini.

Si Blatter devait être suspendu, il serait remplacé par le Camerounais Issa Hayatou, 69 ans, président du football africain et vice-président senior de la Fifa.

Selon Mark Pieth, Issa Hayatou ne serait cependant pas le bon candidat, car «c'est également un membre du système Blatter». 

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