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Le Conseil supérieur de l’éducation propose de consacrer 2% du PIB à la recherche scientifique

Compte tenu de son rôle stratégique dans le développement des pays aux niveaux économique, culturel et social et dans le renforcement de leurs capacités compétitives au plan mondial, la recherche scientifique occupe une place centrale dans la nouvelle vision stratégique du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique. Quelles recommandations formule le Conseil dans ce sens ? Trois experts de cette institution ont répondu à cette question lors d’une conférence de presse à la MAP consacrée à la vision 2015-2030.

Le Conseil supérieur de l’éducation propose  de consacrer 2% du PIB à la recherche scientifique
Les intervenants ont été unanimes à souligner que la réforme de l'enseignement n'est pas une tâche aisée. Ph. Kartouch

Bien qu’il dispose de nombre d’acquis, notamment l’existence d’un cadre institutionnel et juridique encourageant, de ressources financières correctes et de structures variées et régionalisées, le système national de la recherche scientifique et technique a du mal à relever les défis liés à la diversification des sources de financement, la qualification des compétences humaines, le renouvellement de la gouvernance et surtout la promotion de tous les domaines de la recherche et de l’innovation pour servir l’essor du savoir et du développement humain. Afin de valoriser donc ce secteur qui connaît un regain d’intérêt croissant au niveau mondial et d’améliorer son positionnement et sa compétitivité, le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFRS) l’a placé au centre de sa vision stratégique 2015-2030.

Considéré comme le 14e levier du plan de la réforme, le pilier de la recherche scientifique et technique nécessite, selon les experts du Conseil, la mise en place d’une politique volontariste et prospective qui tient compte de la valorisation du capital humain ainsi que le renforcement de la complémentarité dans le domaine de la recherche entre les sciences fondamentales et appliquées, les sciences techniques, les sciences humaines et sociales et les recherches artistiques et littéraires. La complémentarité entre université et institutions économiques doit être encouragée davantage. «L’université marocaine est appelée à prendre part à la promotion du développement économique et sociétal de la nation en adaptant ses activités d’enseignement, de recherche et d’innovation», indique Abdellatif Miraoui, membre du CSEFRS qui intervenait lors de la conférence de presse organisée mardi dernier à la MAP. Le Conseil supérieur de l’éducation trace ainsi un certain nombre d’orientations pour qualifier le domaine de la recherche scientifique.

Les sages de cette institution préconisent en effet d’enraciner la culture de la recherche dès l’enseignement scolaire. L’intérêt qu’accorde l’État à la recherche scientifique devra, selon eux, être confirmé par l’intégration des résultats de cette recherche pour l’amélioration de la qualité des curricula et des programmes à tous les niveaux de l’enseignement scolaire et supérieur. «Quel intérêt aurait la recherche si elle ne contribuait pas à l’amélioration de la qualité de l’enseignement, voire à la consolidation de la formation des acteurs pédagogiques ? Nous ne pouvons plus nous permettre de garder le fruit de plusieurs années de recherches dans les tiroirs», s’exclame un autre expert du Conseil, Abdelkabir Bellaouchou. Le financement, un moyen essentiel pour l’aboutissement de la recherche scientifique et technique et qui demeure pourtant très faible au Maroc, est également abordé dans le cadre de cette vision.

Le Conseil propose dans ce sens d’élever la part du PIB réservée à la recherche pour atteindre 1% à court terme, 1,5% en 2025 et 2% en 2030, tout en s’orientant vers un financement de sources multiples. Par ailleurs, les sages du CSEFRS recommandent la création d’un Conseil national de la recherche formé de chercheurs de diverses spécialités afin de veiller à l’élaboration d’une stratégie adéquate de la recherche, de l’orientation et de la coordination. «La vision stratégique bénéficie de l’accompagnement du gouvernement. Mais parallèlement à la volonté politique, la classe des chercheurs et des académiciens devra également s’approprier l’esprit de cette réforme pour garantir sa réussite, car il s’agit plus d’une réforme sociétale que d’une simple stratégie pédagogique», indique M. Bellaouchou. 

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