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Le HCP appelle à l'investissement dans le capital humain

En parallèle avec travail mené actuellement par le Conseil économique, social et environnemental (CESE) et Bank Al Maghrib sur le capital immatériel du Royaume, le Haut Commissariat au Plan s’est penché sur l’analyse du capital humain au Maroc. Il a effectué dans ce sens des enquêtes dont le contenu a été rendu public mercredi à Rabat.

Le HCP appelle à l'investissement dans le capital humain
Selon le HCP, «le rendement de l’investissement dans l’éducation ne suit pas l’augmentation des dépenses publiques dans le domaine». Ph. Kartouch

Le travail du Haut Commissariat au Plan (HCP) s’est articulé autour de deux dimensions du capital humain, à savoir l’importance du cycle préscolaire dans le rendement de l’enseignement et celle de la mobilité professionnelle de la population active. Il est aussi question de l’approche adoptée par le HCP dans la mesure du capital humain. Le haut commissaire au Plan, Ahmed Lahlimi, a expliqué que la mesure du capital humain s’est faite selon deux approches.

La première est celle adoptée par la Banque mondiale et qui permet de mesurer la valeur monétaire du capital humain au Maroc. Quant à la seconde approche, elle appréhende le capital humain en termes de stock, tendance, répartition sociale, insertion et expérience professionnelles, mobilités sociale et scolaire, inégalités sociales et investissement, à l’aide des indicateurs unidimensionnels sélectionnés par l’Organisation de coopération et de développement économiques. La mesure du capital humain suivant l’approche de la Banque mondiale, selon laquelle, l’indice du capital humain est une fonction du nombre d’années d’études des actifs occupés, du rendement économique du capital humain et de la survie des individus en âge d’activité (15-59 ans), a révélé que l’indice du capital humain a été de 2,983 en 2013, avec une hausse de 15,8% entre 1991 et 2013. Selon l’enquête, près des 3/4 (74%) de la hausse de cet indice ont été réalisés entre 1999 et 2013. En termes de stock de capital humain et de son évolution, les résultats de l’enquête ont porté sur plusieurs volets. Sur le plan de l’éducation-formation, l’étude a révélé que la proportion de la population âgée de 25 ans et plus ayant un niveau d’études collégial, secondaire ou supérieur est de 29,9% en 2013.

Un pourcentage qui reste en deçà de la moyenne des pays à développement humain moyen (47,5%). Il est nettement inférieur à la moyenne mondiale (63,6%). Le nombre moyen d’années de scolarité par actif occupé a augmenté de plus de la moitié (59,3%) au cours des 2 dernières décennies, passant ainsi de 3,2 en 1991 à 5,1 en 2013. Par ailleurs, le nombre moyen d’années d’études, calculé pour la population âgée de 25 ans et plus, se situe à 4,3 ans. Une moyenne qui reste inférieure à la moyenne mondiale qui est de 7,7 ans, et celle des pays à développement humain moyen, de 5,5 ans. Pour ce qui est de la santé, le taux de survie de la population âgée de 15 à 59 ans a été de 920 pour mille en 2013, avec une augmentation de 9,6% entre 1988 et 2010.

«Une moyenne comparable à celle des pays à développement humain élevé dont le taux de survie est estimé à 880 pour mille en 2011», indique l’enquête. Concernant l’investissement dans le capital humain, le HCP a mis en avant l’évolution du budget alloué au secteur de l’enseignement public. Ce dernier a presque triplé entre 1999 et 2013, celui des ménages a aussi enregistré une hausse équivalente (2,7 fois). S’agissant du poids des dépenses des ménages en éducation et formation, il a aussi connu une hausse passant de 16 à 25,1%, par rapport au coût total de l’éducation. Toutefois, l’enquête a révélé que «l’augmentation des dépenses dans l’éducation n’a pas été accompagnée par une évolution comparable des effectifs scolarisés». Selon les chiffres, les effectifs sont 1,4 fois plus grands que ceux de 1999. Du coup, le coût de scolarisation d’un élève a également augmenté durant la période. «Le coût de scolarisation a plus que doublé (2,4 fois) passant de 5.088 à 12.062 DH par élève et par an», toujours selon le HCP. Ce dernier conclut que «dans le cadre du système actuel d’enseignement, le rendement de l’investissement dans l’éducation ne suit pas l’augmentation des dépenses publiques dans le domaine».

L’analyse du HCP s’est également penchée sur le rendement du capital humain, notamment en ce qui concerne les effets de l’investissement dans l’éducation et la formation sur la cohésion sociale. Ainsi, l’investissement dans le capital humain accroît le revenu de la population active occupée, dont celle salariée. En 2013, l’augmentation d’une année du nombre d’années d’études d’un salarié améliore sa rémunération de 9,6% en moyenne. Ce rendement s’améliore avec le niveau scolaire. Par contre, l’enquête a fait savoir que «la hausse du nombre d’années de scolarité a tendance à s’accompagner d’une hausse du sous-emploi, du chômage et de sa durée, et ce jusqu’à une durée d’études de 12 années. À partir de 13 ans de scolarité, les chances d’emploi s’améliorent avec l’augmentation du nombre d’années d’études». Aussi, il a été démontré que l’augmentation du nombre d’années de scolarité d’une année améliore les chances d’ascension sociale de 13,7% et la hausse de l’expérience professionnelle d’une année améliore de 12% les chances de mobilité sociale ascendante.
L’autre constat révélateur de l’enquête porte sur la répartition sociale du capital humain. Sur ce registre, le HCP a constaté que la répartition sociale du capital humain, mesuré à l’aune du nombre d’années de scolarité de la population âgée de 25 ans et plus, est plus inégalitaire que les revenus des ménages. Ainsi, les urbains accumulent 83,4% du capital humain et les hommes 60%. 

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