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Le leadership féminin mise sur la coopération Sud-Sud

La ville de Dakhla a accueilli durant trois jours la seconde édition de l’Africa Women's Forum. L’occasion pour les participants d’échanger sur le leadership féminin et sa contribution au développement du continent africain.

Le leadership féminin mise sur la coopération Sud-Sud
Les femmes n'accèdent toujours pas aux instances de décision en raison de préjugés.

La deuxième édition de l'Africa Women's Forum s'est ouverte, mercredi dernier à Dakhla, autour du thème «La coopération féminine Sud-Sud». Ce rendez-vous, organisé sur 3 jours à l'initiative de l'Institut international pour la sécurité et le développement, en partenariat avec la wilaya de la région d'Oued Eddahab-Lagouira, réunit des femmes ministres, des parlementaires, des actrices de la société civile et des conseillères venues, entre autres, du Bénin, de la Centrafrique, du Mali, du Sénégal, du Niger, du Kenya, de la Gambie, de la République démocratique du Congo, de la Mauritanie, de la Tunisie, du Niger et de Madagascar.

Naïma Korchi, présidente de l'Institut international pour la sécurité et le développement, également présidente de la Fondation de l'Africa Women's Forum, a indiqué que cet événement permettra de jeter des regards croisés sur les expériences des pays participants en matière de leadership féminin et sur le rôle de celui-ci dans le développement du continent, le but étant d’examiner les moyens favorisant l'éclosion d'un leadership africain féminin dans les domaines économique, politique et juridique.

De son côté, le président de la région Dakhla-Oued Eddahab, Ynja Khattat, a fait savoir que l'organisation de ce forum était aussi l’occasion de mettre l'accent sur les acquis du Royaume en termes de promotion des droits de la femme. «Le Maroc a franchi d'importants pas dans la consécration de l'égalité et la promotion de la condition de la femme, qui ont été renforcées par la Constitution de 2011 et par l'adoption de l'approche genre dans les chantiers structurants lancés parallèlement au chantier de la régionalisation avancée», a-t-il rappelé.

Seules 15% des femmes dans l’administration publique ont un pouvoir décisionnel

Par définition, le leadership féminin est la capacité d’une femme à mener ou conduire d’autres individus ou une organisation dans le but d’atteindre certains objectifs. On dira alors qu'une femme leader est celle qui est capable de guider, d'influencer et d'inspirer, bref de gérer des ressources humaines. De plus en plus de progrès sont enregistrés dans le monde professionnel pour les femmes. Cependant, beaucoup reste à faire en ce qui concerne leur accession aux postes de direction et de gouvernance.

Au Maroc par exemple, dans l’administration publique, 34% des effectifs sont féminins, dont 15% ont une prise de décision. À noter également que, globalement, sur le marché du travail, seuls 25% des effectifs sont féminins. Aussi, selon le Programme des Nations unies pour le développement, le revenu national brut par habitant des Marocaines est de 3.215 dollars, contre 10.692 dollars pour leurs homologues masculins.
Pourtant, le leadership féminin influence la performance des entreprises, dans la mesure où celle-ci dépend de la performance organisationnelle, laquelle performance se nourrit de la diversité des comportements.
Au-delà donc d’une plus grande mixité pour des raisons d’équité sociale dans les fonctions de direction, les entreprises ont intérêt à élargir la palette des comportements de leurs leaders pour renforcer l’ensemble des dimensions de la performance organisationnelle, d’où l’importance de la prise en compte du leadership féminin.
De plus, plusieurs études de gestion ont permis de démontrer que sur les neuf comportements nécessaires à un bon leadership, les femmes en pratiquent en moyenne cinq, contre quatre chez les hommes. Malgré cette nécessité, plusieurs facteurs handicapent encore l’intégration des femmes aux instances de décisions et leur accession aux postes de direction et de responsabilité.

On peut citer entre autres les stéréotypes.

En effet, il est encore difficile pour certains employeurs et pour certaines femmes de se départir des préjugés, si bien que les uns évitent de promouvoir les femmes aux postes de responsabilité et les autres refusent les promotions. La difficile conciliation de la vie personnelle et de la vie professionnelle est aussi un problème récurrent. Les femmes sont ainsi confrontées aux problèmes de disponibilité et de mobilité.
Comment s’organiser pour satisfaire les responsabilités de mère et d’épouse tout en répondant au travail, tout en satisfaisant les prérogatives de chef ? À qui laisser le ménage en cas d’absence ? Ce sont là quelques casse-têtes quotidiens des femmes travailleuses simples et surtout des dirigeantes.
Le manque de confiance peut aussi être un obstacle au leadership féminin. Certaines femmes ont tendance à se sentir mal à l’aise dans un environnement dominé par les hommes. Enfin, il faut ajouter à tout cela la peur de certains époux de perdre leurs épouses, et aussi la réticence des chefs d’entreprise à recruter les femmes afin d’éviter les pertes que pourrait engendrer la maternité. 

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