La libéralisation du secteur des carrières annoncée par les autorités publiques ne se fera pas sans une étude d’impact écologique sur le site d’exploitation comme le stipule la loi relative aux études d’impact sur l’environnement. Cela ne semble pas être le cas pour 55 carrières dont l'exploitation ne répond pas aux règles de respect de l'environnement, à en croire Hakima El Haïti, ministre de l'Environnement qui menace de les fermer. Mardi dernier, la ministre, en réponse à des questions orales des députés, a affirmé que ces unités «commettent des infractions représentant un danger pour la population avoisinante». Selon Hakima El Haïti, son département a pris des mesures pour endiguer les effets négatifs de l'exploitation des carrières telles que le renforcement du contrôle environnemental des projets d'exploitation des carrières et le contrôle des activités des projets d'ouverture par le Laboratoire national des études et de surveillance de la pollution.
Trois milliards de DH de manque à gagner pour l'État
Dans une étude publiée en 2011 et intitulée «Impacts du dragage d’exploitation sur les fonds littoraux : cas de Mehdia», les universitaires Aïcha Benmohammadi et Mustapha Labraimi indiquent : «De l’utilisation du sable de concassage, on est ainsi passé à l’utilisation du sable de dragage des fonds marins». Aïcha Benmohammadi souligne «qu’il a été largement démontré que l'exploitation du sable dans la zone de Mehdia provoque une érosion de la plage de quatre mètres par an». Au plan fiscal, Aziz Rabbah, ministre de l’Équipement, du transport et de la logistique, estime à trois milliards de DH le manque à gagner pour l'État en raison du non-payement des impôts par les exploiteurs de carrières.