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Le secteur privé, toujours champion des transitions sur le marché du travail

Le secteur privé concentre la majorité des transitions sur le marché de l’emploi. Le public ne jouant qu’un rôle négligeable dans les flux de transition, en particulier pour les femmes. Pour les hommes, près de la moitié des transitions se produisent à partir des chômeurs et des inactifs vers le secteur privé, contre seulement 1,5% des transitions qui se produisent entre les chômeurs ou les inactifs et le secteur public.

Le secteur privé, toujours champion des transitions sur le marché du travail
Selon l’étude de diagnostic réalisée par le département de l’Emploi, les salariés quittent le secteur du BTP pour se diriger essentiellement vers les activités de services et de commerce. Ph. AFP

La mobilité du travail est très élevée dans toutes les catégories de la population active au Maroc. Le constat ressort de l’étude de diagnostic sur la situation de l’emploi au Maroc réalisée par le ministère de l’Emploi et des affaires sociales. Le rapport affirme qu’environ un quart de la population a connu une certaine forme de mobilité sur le marché du travail. Mais tous ces mouvements ne se valent pas. Concrètement, les femmes actives rurales, par exemple, représentent la catégorie la plus désavantagée sur le marché du travail. En fait, la plupart de leurs transitions font qu'elles passent de l’inactivité vers l’informel ou encore vers l’emploi non rémunéré, avec des flux limités vers de meilleurs statuts d’emploi. Pour les hommes, les transitions se font entre tous les statuts, même si l’on peut observer que les transitions des mauvais aux meilleurs statuts sur le marché du travail prévalent.
Par ailleurs, relève l’étude, les transitions sont plus fréquentes entre activité et inactivité qu’entre secteurs économiques. En effet, la mobilité entre secteurs économiques n’est pas aussi élevée que la mobilité entre l’activité et l’inactivité. «Les flux à destination du secteur industriel en particulier sont très faibles», développe l’analyse. Les flux féminins sont équivalents en quantité à ceux des hommes, mais pour la plupart des femmes les transferts se font de l’activité à l’inactivité. «De manière générale, les transitions masculines sont plus diversifiées, mais à l’instar des femmes, la majorité des transitions se produit entre les secteurs d’activités et l’inactivité ou le chômage plutôt qu’entre les secteurs d’activité eux-mêmes».

Il faut dire que le secteur privé concentre les transitions, comparé à un secteur public particulièrement stable. «Par rapport au secteur de l’emploi privé, le secteur de l’emploi public joue un rôle négligeable dans les flux de transition, en particulier pour les femmes. Pour les hommes, près de la moitié des transitions se produisent à partir des chômeurs et des inactifs vers le secteur privé, contre seulement 1,5% des transitions qui se produisent entre les chômeurs ou les inactifs et le secteur public», décrypte l’étude. Celle-ci affirme que pour les femmes, près de 80% des transitions se produisent entre l’inactivité et le secteur d’emploi privé, tandis que les transitions vers et depuis le secteur d’emploi public sont très faibles.

Les raisons : le secteur public emploie des jeunes ayant achevé leur éducation et les garde tout au long de leur carrière professionnelle avec peu ou pas de recrutement de travailleurs d’âge moyen. Selon le diagnostic de l’étude, l’informel joue un rôle beaucoup plus important dans la mobilité que le secteur formel. Pour les hommes et les femmes, le formel compte pour moins de 10% du total des transitions. «Les transitions entre emplois formels et informels sont plus faibles pour les femmes que pour les hommes. Par rapport au statut de l’emploi, force est de constater une légère tendance à la transition vers de meilleurs statuts pour les hommes, essentiellement entre le salariat et le travail pour son propre compte», détaille l’étude. Pour les femmes, la tendance semble négative avec plus de la moitié de leur mobilité se produisant entre l’inactivité et le travail rémunéré. Par contre, si l’on considère le travail autonome comme une situation moins stable que le salariat, les hommes et les femmes semblent alors s’être déplacés vers des situations instables en matière de rémunération.

Par ailleurs, en termes de transition des travailleurs entre secteurs d’activité, l’étude fait ressortir que depuis les années 2000, les transitions des salariés vers le commerce et les industries agroalimentaires se sont intensifiées, alors que les transitions vers le transport, la communication et les services ont régressé. L’analyse révèle en particulier une faiblesse du secteur du BTP que les salariés quittent pour se diriger essentiellement vers les activités de services et de commerce. Ces deux secteurs ont attiré près des deux tiers des salariés mobiles du BTP qui a été fortement impacté par le ralentissement des investissements publics au cours de la décennie 1990. 

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