Menu
Search
Jeudi 28 Mars 2024
S'abonner
close
Accueil next 50ème Anniversaire de l'indépendance

Les règles du recrutement changent

La conjoncture économique, les besoins précis et pointus des entreprises, la diversification des offres de formation, la digitalisation… autant d’éléments qui ont fait que les principes du recrutement sont en train de changer. Les responsables du recrutement ont recours à de nouveaux outils pour identifier les profils qui répondent le mieux aux besoins de l’entreprise. Le point avec Ismaïl Belabbess, consultant RH associé, formateur certifié MCBI Conseil.

Les règles du recrutement changent
Le CV revêt désormais un aspect «IT».

Éco-Conseil : Dans la conjoncture actuelle, les règles de recrutement ont-elles changé ?
Ismaïl Belabbess : Il est indéniable que les règles de recrutement ont profondément changé, et cela pour deux principales raisons : l’informatisation du processus de recrutement du côté des entreprises et des agences de placement ; le flux, inversé et croissant à un rythme très important, des compétences étrangères vers l’Afrique. En effet, la digitalisation du recrutement ne peut qu’impacter les règles de ce domaine, non pas conjoncturellement, mais plutôt structurellement. Il est inutile de rappeler que nous assistons depuis peu à l’apparition de nouvelles formations, filières et mêmes certifications spéciales de nouveaux métiers liés au e-recrutement et au community management.
Il suffit de se connecter sur la Toile pour remarquer le nombre fulgurant de formations certifiantes au Maroc qui s’intéressent aux nouvelles pratiques du recrutement 2.0 et même 3.0. D’un autre côté, sans rappeler le contexte politico-économique des pays voisins, les flux migratoires ont également changé puisque la force de travail s’intéresse à l’Afrique pour y travailler plus que pour y investir. Cette diversification de la force de travail impose au recrutement «local» de se donner de nouvelles règles pour s’adapter à ce marché devenu désormais un «melting pot».

À l'ère du digital, quelle place occupe la e-réputation dans le processus de sélection ?
Force est de constater que lorsqu’il s’agit de parler de la digitalisation du recrutement, on ne peut que soulever parmi les points les plus saillants la e-réputation. Cette dernière est devenue une référence importante pour le recruteur lors de la gestion du processus de sélection des candidats. Ces derniers ont donc besoin, en plus des outils traditionnels de support à la recherche d’emploi (CV et lettre de motivation), de travailler sur leur e-réputation afin d’augmenter leurs chances auprès des recruteurs et chasseurs de têtes. Il est rare aujourd’hui de trouver un candidat qui n’ait pas de profil sur les réseaux sociaux dédiés à l’emploi. L’e-réputation a donc plus que jamais une place centrale dans le e-recrutement en général et la sélection en particulier.

Du côté des candidats, quel est le palmarès des critères décisifspour accepter un poste ?
Un candidat qui accepte aujourd’hui un poste a dû certes étudier auparavant le côté financier de l’offre, mais bien avant cela, il étudie plusieurs paramètres pour arriver enfin à la négociation salariale.
En effet, on fait souvent allusion au candidat lorsque l’on parle de e-réputation, mais certains professionnels oublient que ce concept concerne aussi les entreprises si celles-ci veulent garder un attrait certain sur le marché de l’emploi et surtout véhiculer leurs cultures respectives, leurs principes et développer leurs activités.
À titre d’exemple, une entreprise qui ne développe pas sa e-réputation peut voir un candidat refuser une proposition de salaire intéressante pour une autre moins importante, tout simplement en raison de la bonne réputation digitale (e-réputation) de l’entreprise concurrente.
Il ne faut pas oublier que le critère financier a son importance, mais aujourd’hui le candidat de la génération Y veut surtout fournir un effort pour une entreprise qui est présente sur les réseaux, dispose d’une activité en croissance et d’une équipe pluriculturelle.

Y a-t-il de nouvelles techniquespour rédiger son CV ?
Le contenu d’un CV reste le même que celui déjà pratiqué bien avant l’ère de la digitalisation du recrutement. Mettre en avant sa formation académique, ses expériences professionnelles, ses maîtrises linguistiques ainsi que ses loisirs les plus percutants (bien évidemment en fonction du poste ciblé) est toujours d’actualité. C’est la forme du CV qui a désormais changé pour prendre un aspect «IT» irréfutable. Aujourd’hui, le candidat doit s’adapter en fonction du réseau social ou de la base de CV concernée pour renseigner son parcours professionnel et académique. On se retrouve donc face à une «démocratisation» de la forme du CV qui a, certes, ses atouts pour les candidats en manque d’expérience en rédaction de CV et mise en valeur de leurs parcours, mais elle présente aussi plusieurs défauts, dont le plus important est la difficulté pour le chercheur d’emploi de se démarquer par une mise en forme qui lui est propre et surtout fidèle à sa personnalité.

Lisez nos e-Papers