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Simple tendance ou nécessité pour l'entreprise ?

Le management visionnaire peut être défini comme étant un mode de gestion ayant une orientation vers l’avenir. Un manager visionnaire se projette dans l’avenir afin d’innover et anticiper les besoins présents et futurs, qu’ils soient internes ou externes à l’entreprise. Le point avec Ismaïl Belabbess, consultant associé MCBI Conseil.

Simple tendance ou nécessité pour l'entreprise ?
Anticiper reste une excellente stratégie, mais étudier tous les risques qui y sont liés est encore mieux !

Éco-Conseil : Que signifie au juste le «management visionnaire» ?
Ismaïl Belabbess : Moult personnes ont tendance à relier intuition et management lorsqu’il s’agit de définir le concept du management visionnaire. Néanmoins, force est de constater que ce type de management ne se limite pas à cette simple mise en relation, mais la transcende. Plusieurs auteurs se sont intéressés à ce concept qui reste relativement récent (il s’agit notamment du cas de Burt Nanus qui en 1992 en a exposé les principaux traits). À ce titre, on s’accorde à dire que la vision dans le management ou plus généralement dans le leadership dispose de quatre caractéristiques principales visant à dynamiser les ressources humaines, créer un sens dans leurs vies professionnelles, établir des normes de performance et surtout créer des ponts entre le présent et le futur.

Quelles sont les clés de réussite d'un leader visionnaire ?
Il est clair d’après la définition que je viens de vous livrer que les caractéristiques inhérentes au management visionnaire impliquent des dispositions et des qualités que le manager doit obligatoirement avoir afin de garantir le succès de sa stratégie au sein de l’entreprise. L’intuition est un mode de
connaissance qui n’est pas généralisé, mais c’est l’expérience professionnelle et personnelle ainsi que les prédispositions psychologiques, nourries par un «travail sur soi», qui donnent la capacité au manager de maîtriser cette vision. L’intuition, sans maitrise, peut entrainer des difficultés pour l’entreprise. C’est le cas de plusieurs multinationales qui ont subi de lourdes pertes suite à l’adoption de stratégies visionnaires basées sur des idées, certes, attrayantes, mais qui n’ont pas été percutantes. Il s’agissait dans la majorité des cas de visions mal ou pas «étudiées».
Mises à part les qualités personnelles et professionnelles du manager visionnaire, la principale clé de réussite est l’étude approfondie de toute stratégie avant le lancement. Anticiper reste une excellente stratégie, mais étudier tous les risques qui y sont liés est encore mieux !

Le manager visionnaire est parfois qualifié de «rêveur qui n'a pas vraiment le sens réel des choses».
Qu'en pensez-vous ?
Une bonne prise de connaissance du sens réel des choses et donc du contexte économique, technologique, culturel et sociopolitique, c’est ce qui distingue le manager «rêveur» du manager «visionnaire».
Il s’agit de deux types de managers complètement différents puisque le premier peut parfois avoir d’excellentes idées, mais non adaptées à plusieurs facteurs, tandis que le second dispose d’idées porteuses, mais aussi d’une prise de recul et d’une prise en compte des facteurs de risques assez poussées pour bien peaufiner sa stratégie et surtout garantir son succès.
Un manager visionnaire est donc capable à la fois de motiver, fixer une direction et un objectif à suivre tout en assurant une conduite idoine du changement.
La vision dans le management est en conséquence, sans nul doute, un savoir-faire, qui nécessite des qualités certaines et un appui méthodologique à la fois rigoureux et complexe. C’est pour cela que très peu de managers sont de «vrais visionnaires».

Quelle est l'importance de ce type de management en entreprise ?
Les cas pratiques de TPME et même de multinationales qui ont su se démarquer en assurant une croissance exponentielle ou se sortir d’une situation de crise grâce à des équipes qui ont su appliquer de bonnes stratégies émanant de managers visionnaires sont la preuve que c'est une nécessité. L’exemple le plus saillant dans ce contexte reste le secteur automobile dans lequel plusieurs entreprises ont su appliquer des visions «travaillées» et donc anticiper les changements que nous sommes aujourd’hui en train d’observer. Et le Maroc a su faire preuve de «vision percutante» dans ce secteur avec la mise en place d’infrastructures appropriées et de mécanismes fiscaux incitatifs pour attirer les investisseurs et contribuer à l’emploi et à la croissance du pays. Il s’agit donc d’une nécessité plus que d’une tendance pour anticiper des changements qui aujourd’hui deviennent très rapides et les cycles instables. 

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