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Ça se corse pour le gouvernement. Le chômage reste sur une courbe ascendante. En 2014, le taux s'élève à 9,9% contre 9,2% en 2013. L'équipe Benkirane est loin de l'objectif de ramener ce taux à 8% comme promis dans le programme gouvernemental présenté en janvier 2012 devant le Parlement. À moins d'un remède de cheval, la tâche s'annonce rude pour l'Exécutif. La nouvelle stratégie pour l'emploi actuellement en finalisation constituera-t-elle la planche de salut ?
En attendant, les prévisions pour 2015 ne réjouissent guère. Le Haut Commissariat au plan (HCP) table, en effet, sur un taux de chômage de 9,6%. Un niveau bien supérieur à celui atteint au début de la décennie (9,1% en 2010 et 8,9 l'année suivante). L'année dernière, la population active en chômage a enflé de 8%. Elle est ainsi passée de 1,081 million de chômeurs en 2013 à 1,167 million l’année suivante. Soit 86.000 chômeurs de plus : 63.000 en milieu urbain et 23.000 dans le rural. La situation est d'autant plus préoccupante que les plus importantes hausses du taux de chômage ont été relevées, en milieu urbain, parmi les jeunes âgés de 15 à 24 ans (+2,1 points) et les diplômés (+1,3 point). Dans le détail, la note d’information du HCP indique qu’avec 11,8 millions personnes, la population active affiche une légère hausse sur un an, soit 0,9% qui se décline en pas plus de 1,4% en milieu urbain et à peine 0,3% en milieu rural. La population en âge d’activité -comprenez la population âgée de 15 ans et plus-, aura augmenté de 1,5%. Résultat des courses : avec une progression de la population en âge d’activité plus importante que celui de la population active, le taux d’activité est passé, entre 2013 et 2014, de 48,3 à 48%. Le HCP révèle par ailleurs que 24.000 postes d’emplois rémunérés ont été perdus en 2014. C’est le résultat de la création de 43.000 en milieu urbain et d’une perte de 67.000 dans les campagnes. Globalement, l'économie a créé 21.000 postes en 2014 (27.000 créés en ville et 6.000 perdus dans les campagnes). Constat alarmant : l'industrie a perdu 37.000 emplois alors que dans le BTP la situation est restée stable.
Selon le HCP, le taux de participation des femmes à l’emploi est de 22,6%, dont 13,9% en milieu urbain et 36,2% en milieu rural. Notons aussi que près de deux salariés sur trois (62,6%) exercent leur emploi sans contrat de travail, notamment dans le secteur de l'agriculture, forêt et pêche où cette proportion frôle les 91,6%. L'emploi non rémunéré pèse 22,5% de l'emploi au niveau national et 41,6% en milieu rural. Inquiétant encore : près de huit actifs occupés sur dix (79,5%) ne disposent pas de couverture médicale, 94,4% en milieu rural et 64,8% en milieu urbain. Parmi les salariés, cette proportion est de 58,2% au niveau national, 81,6% en milieu rural et 49,6% en milieu urbain. Le HCP précise en outre qu’environ un quart (23,6%) des actifs occupés et 37% de ceux exerçant dans le secteur des BTP expriment le désir de changer leur emploi. Les raisons évoquées portent principalement sur la recherche d'une meilleure rémunération pour 71,2%, de conditions de travail plus favorables (9,6%), d’un emploi stable (9,5%) et d’un emploi plus adéquat à la formation reçue (4,9%).
