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Êtes-vous victime, sauveur ou persécuteur ?

Les enjeux psychologiques et relationnels existent dans la vie personnelle comme dans le monde de l’entreprise où ils peuvent générer des situations de conflit. Les rôles que les personnes jouent consciemment ou inconsciemment en entreprise sont regroupés, selon le «Triangle de Karpman», en trois catégories : Victime, Sauveur et Persécuteur. Le point avec Imane Hadouche, coach personnelle et professionnelle certifiée.

Êtes-vous victime, sauveur ou persécuteur ?
«Le Triangle de Karpman» regroupe les rôles psychologiques et relationnels que les personnes jouent souvent de manière inconsciente ou pas, à des fins manipulatoires.

Éco-Conseil : «Le Triangle de Karpman» est une pratique très sollicitée dans le coaching. De quoi s’agit-il ?
Imane Hadouche : Il s’agit de rôles psychologiques et relationnels que les personnes jouent souvent de manière inconsciente ou pas, à des fins manipulatoires. Les trois rôles sont : le rôle de la Victime, celui du Sauveur et
celui du Persécuteur. Une personne peut jouer les trois rôles de manière successive, selon la situation et le rôle que l’autre qui se trouve en face d'elle est en train de jouer.Constatons que les rôles se nourrissent mutuellement et interagissent de manière efficace, mais négative.
Il est bien entendu nécessaire pour un équilibre relationnel, de bien comprendre le jeu de l’autre pour ne pas jouer avec lui, par simple réflexe ou par réaction. Ne considérez pas que vous êtes obligés de réagir à l’autre, ne lui donnez pas ce qu’il attend de vous, et dites-vous qu’il ne peut obtenir de vous que ce que vous consentez à lui accorder (colère,
chagrin, culpabilité…).

Quels sont les champs d’application de ce triangle en entreprise ?
Le «Triangle de Karpman» est utilisé dans tout le domaine relationnel : gestion de conflit, médiation, cohésion d’équipe, gestion des personnalités difficiles, coaching d’équipe, communication non violente, communication interne et externe… Les champs d’application sont variés et axés autour du relationnel, la gestion d’émotions,
et la communication.

Comment peut-on détecter son propre rôle en entreprise ?
Il est vrai que toute personne a un rôle de prédilection, mais peut endosser les trois rôles, selon les situations qui se présentent.
Un manager peut jouer le rôle de persécuteur face à un collaborateur, qui joue au sauveur ou à la victime, et jouer la victime face à un collaborateur qui joue au saveur, tout en jouant au sauveur lui-même face à un profil de victime. Voici quelques phrases typiques de chaque profil :
• Le Persécuteur : «c’est de votre faute», «ce n’est pas bon du tout», «c’est totalement inacceptable», «je me demande si j’ai bien fait de vous mettre sur ce dossier», «je vais être franc et direct, vous…», etc.
• La Victime : «Je ne m’en sortirai jamais», «je n’y arriverai jamais», «personne ne veut me soutenir», «il n’apprécie pas tous mes efforts», etc.
• Le Sauveur : «Laissez-moi faire» «je m’en occupe pour vous si vous voulez», «racontez-moi ce qui ne va pas», «je peux vous aider par rapport à cela», «à votre place j’aurais…», etc.

Quelle attitude adopter pour développer son équilibre relationnel ?
En dehors du fait de refuser de rentrer dans des jeux psychologiques face à chaque profil, on peut adopter une stratégie de survie :
• Le Sauveur : freinez-le et mettez des limites à ses interventions, ne cédez pas à la tentation en acceptant son aide, au pire, acceptez-la, mais cadrez bien sa part d’apport, expliquez ce que vous voulez vraiment, et ce que vous attendez exactement de lui. Rassurez-le, en lui expliquant que vous y arriverez très bien tout seul, et que vous ferez appel à son soutien si besoin est.
• La Victime : rappelez-lui son potentiel, renforcez sa confiance en elle, mettez-la face à ses responsabilités, faites-la travailler sur ses propres solutions et n’acceptez pas de «faire à sa place», soutenez sans sauver.
• Le Persécuteur : rappelez-lui que personne n’est parfait (même pas lui), restez impassible face à ses critiques et faites-lui remarquer que ces critiques ou reproches ne sont pas justifiés (factuellement et concrètement), restez confiants, ne réagissez pas en vous mettant en colère ou en déprimant, gardez votre estime intacte, et ne prenez rien pour vous ou contre vous, dites-lui que c’est son opinion et que ça reste une opinion. 

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