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Transport urbain : un service public à l’agonie

La grande majorité des Kénitréens utilisent le bus comme unique moyen de transport. Mais ce service public souffre de plusieurs maux et est loin de répondre aux besoins en déplacements de la population.

Transport urbain :  un service public à l’agonie
Quand le chauffeur du bus, plein à craquer, daigne s’arrêter, tout le monde s’agrippe aux portières dans l’espoir de trouver une place à l’intérieur.

Les habitants de la capitale du Gharb avaient bien accueilli l’arrivée d’un nouveau délégataire au transport urbain par bus. Au début, les bus offraient toutes les conditions de confort aux usagers, mais cette embellie n’a vécu que ce que vivent les roses et l’opinion publique locale a très vite sombré dans la désillusion. Une situation désagréable tributaire du laxisme des responsables locaux en charge de ce service public.

Faut-il rappeler que sous d’autres cieux, le transport public urbain constitue l’un des facteurs essentiels du développement socio-économique ? Ce n’est hélas pas le cas de Kénitra et le secteur semble plonger dans une crise profonde. On se demande même si les responsables concernés disposent d’une vision cohérente dans ce domaine. Plusieurs voix se sont élevées pour dire que l’unique société privée de transport urbain est incapable, à elle seule, de répondre aux attentes des usagers. Elle exploite d’une manière exclusive depuis près de quatre ans l’ensemble des lignes, après que les autres sociétés de transport urbain ont mis la clé sous le paillasson. Le cahier des charges stipulait la mise en circulation de quelque 160 bus. Sauf que le nombre des véhicules n’a cessé de se réduire, au fil du temps, comme une peau de chagrin. Le nombre des autobus qui circulent actuellement n’arrive pas à répondre aux attentes des usagers et plusieurs de ces véhicules sont dans un état piteux. Cette situation a créé un véritable malaise chez les usagers de ce mode de transport qui se comptent par milliers. Sur certaines lignes, l’attente de l’arrivée du bus peut dépasser la demi-heure. À l’un des arrêts, la colère se lit sur le visage d’un quinquagénaire qui attend avec impatience l’arrivée hypothétique d’un autobus, en jetant à chaque fois un regard sur sa montre : «Mon salaire ne me permet pas de prendre un taxi deux fois par jour et je suis obligé de prendre l’autobus. Je n’ai pas le choix. Il m’arrive souvent d’attendre plus de trente minutes avant que je puisse monter dans un bus». Le problème du transport urbain prend plus d’ampleur lors de la saison scolaire.

Les images de ces élèves et ces étudiants, garçons et filles, attendant impatiemment l’arrivée du bus, font partie des scènes quotidiennes. Plusieurs étudiants ont même lancé un appel au boycott sur les réseaux sociaux, sous le slogan «Deux jours sans bus», afin d’attirer l’attention des responsables sur la gravité de la situation. Certains n’hésitent pas à se demander, comment ces cadres du futur peuvent se concentrer sur leurs études dans ces conditions, pour le moins, désagréables. À moins d’en faire un bouc émissaire, le gestionnaire délégué n’est pas l’unique responsable de cette crise du transport qui sévit à Kénitra. Ce secteur vital a besoin d’une véritable restructuration. La capitale du Gharb a besoin d’un transport public performant se devant de répondre aux besoins de cette ville de près d’un demi-million d’habitants. La commune urbaine se doit de prendre ses responsabilités et de se pencher en toute urgence sur ce dossier épineux.

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