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Un émouvant hommage au cinéma canadien

Pour cette édition, le Festival international du film de Marrakech a choisi de consacrer le cinéma canadien, dimanche dernier. Une importante délégation de cinéastes canadiens, présidée par le réalisateur, le scénariste et producteur Atom Egoyan, a eu droit à un vibrant hommage réservé par le FIFM, événement devenu une référence incontournable du monde du cinéma.

Un émouvant hommage au cinéma canadien
Atom Egoyan a reçu le Trophée du festival des mains de la grande réalisatrice marocaine Farida Belyazid.b Ph. Saouri

Une éloquente allocution a été prononcée à l’occasion de la célébration du cinéma canadien par le vice-président de la Fondation du FIFM et directeur général du Centre cinématographique marocain, Sarem El Haq Fassi Fihri, où il a présenté un bref historique sur le cinéma canadien et toutes les étapes qu’il a parcourues lui permettant d’arriver à la notoriété dont il bénéficie actuellement. Puis, sa forte présence dans les plus grands festivals qui lui a souvent valu d’être distingué par des Prix et de voir ses cinéastes reconnus pour leur talent. Ceux qui sont venus dans la ville ocre comptent parmi les plus respectés, notamment la présidente de la Sodec, Monique Simard, des cinéastes, des artistes et des acteurs, tels Robert Favreau, Carole Laure et Lewis Furey, Pascale Bussières, Ken Scott, Kim Nguyen, Michel Côté, Yves Jacques, Niels Schneider, Caroline Dhavernas, Gabrielle Lazure, Michel Poulette, les producteurs Pierre Even et Claude Léger, entre autres.
«Je suis très fier de présider cette délégation constituée de nos meilleurs cinéastes et nos stars de cinéma les plus brillantes.

Aussi, nous remercions les organisateurs de ce grand festival pour cet hommage qui nous honore», souligne Atom Egoyan qui a reçu le Trophée du festival des mains de la grande réalisatrice marocaine Farida Belyazid. Un moment émouvant longuement applaudi par l’assistance de cette soirée exceptionnelle célébrant un cinéma qui doit son identité à un petit groupe de passionnés qui l’ont mis sur les rails. Cette industrie devient florissante grâce en partie aux coproductions, mais aussi à une nouvelle génération de cinéastes de talent, tels que Denys Arcand, David Cronenberg et Atom Egoyan. Sachant que ce cinéma est placé sous le signe de deux langues, le français et l’anglais, mais composé également d'une grande diversité de parcours historiques, de genres et d'approches, à travers des productions qui reflètent les propres émotions et sensibilités de leurs concepteurs. Ce parcours est, également, mis en exergue par une sélection de films canadiens que le public cinéphile du festival a l’opportunité de découvrir.

Au début de l’après-midi de cette même journée a été projeté le film belgo-marocain «L’insoumise» de Jawad Rhalib. Une coproduction qui relate l’histoire d'une jeune informaticienne marocaine (Sofia Manousha) sans emploi, Laïla, qui quitte son pays pour un travail de saisonnière en Belgique. La jeune femme atterrit dans la petite exploitation familiale tenue par André, un cultivateur de pommes. Très vite, Laïla déchante en découvrant le système profondément injuste qui régit les contrats des saisonniers. Peu à peu, elle réussit à faire partager son sentiment de révolte avec ceux qui l’entourent. Jusqu’à ce qu’elle ait finalement gain de cause aux côtés de ses collègues. 


Questions à Noufissa Benchehida, actrice

«Le Festival doit penser à organiser des rencontres entre les stars invitées et les artistes marocains»

Après 15 ans d’existence, qu’a apporté le FIFM à l’artiste marocain ?
Je n’ai pas assisté à toutes les éditions du festival. C’est vrai que nous avons l’honneur d’accueillir beaucoup de stars du cinéma. Mais l’artiste marocain ne fait que les voir de loin, il n’a pas l’occasion de les approcher concrètement. Il n’y a pas de dialogue, ni de communication entre les uns et les autres. Pourquoi ne pas penser à organiser des rencontres entre les Marocains et les invités qui viennent d’ailleurs ? En neuf jours, on peut trouver un moment pour une conférence ou un débat. On aimerait avoir ce genre de contact, pas pour décrocher un contrat, mais juste pour échanger et se connaitre. Cet invité doit aussi avoir une idée sur l’artiste marocain et vice versa. Car on a toujours besoin de connaitre d’autres idées et les partager. Je trouve cela triste de la part des organisateurs. S'ajoute à cela qu’il n’y a même pas de débats entre Marocains eux-mêmes.

Vous dites que l’univers du cinéma est très dur. Qu’est-ce qui vous pousse à continuer malgré toutes ces difficultés ?
Parce qu’on est passionnés pour ce métier. On est un peu fou. Mais je trouve qu’on doit s’estimer heureux d’avoir chez nous un festival de ce calibre.

Est-ce qu’il vous est arrivé de recevoir un scénario écrit spécialement pour vous ?
Oui, c’est le cas de mon dernier film avec Ahd Bensouda. J’ai été très contente. Mais quand j’ai lu le scénario, j’ai eu un peu peur du fait que le personnage était fort.
Ce qui m’a donné plus de motivation pour m’imprégner du rôle et rentrer dedans. C’est un personnage complexe qui représente une artiste, chanteuse, souriante, belle et cultivée, qui devient triste coléreuse, méchante parce qu’elle s’est mariée avec un général qu’elle croyait amoureux d’elle.
Elle se rend compte qu’elle était avec un narcissique qui l’a épuisée physiquement et moralement.
J’ai essayé d’incarner ce rôle comme il se doit, parce qu’une actrice, quand elle interprète un rôle, appartient aux autres.


S.E.H. Fassi Fihri, vice-président délégué du FIFM

«Nous possédons un système qui a de l’expérience de gérer des situations les plus difficiles»

Le Matin : Quel est l’apport perceptible du FIFM à Marrakech ?
Sarem El Haq Fassi Fihri : Il y a un apport direct et indirect. L’apport direct est visible à travers tous les visiteurs qui sont ici pour le festival. Ce qui a un impact très positif sur les hôtels et l’économie de la ville. Celui indirect est constaté à travers l’image de la ville qui est médiatisée beaucoup plus avec le cinéma et tous ces invités internationaux qui viennent des quatre coins du monde.

Après 15 ans d’existence, croyez-vous que le FIFM s’est forgé une identité propre à lui ?
Complètement. Car si vous voyez tous les festivals du Sud, c’est le seul qui est arrivé à ce niveau. On ne trouve pas un événement pareil dans d’autres pays du Sud. C’est un festival où on découvre des jeunes et aussi des stars. Certaines même furent consacrées ailleurs après avoir été chez nous. Notre festival est devenu une référence respectable. Beaucoup aimeraient venir à Marrakech. C’est une faveur que nous avons méritée avec le temps, à travers les multiples tournages qui se sont déroulés sur la terre du Maroc, depuis presque un siècle.

Êtes-vous satisfait du dispositif de sécurité mis en place pour le bon déroulement de l’événement ?
Absolument. Car nous avons l’habitude d’organiser de grands événements. Nous possédons un système qui a l’expérience de la gestion des situations les plus difficiles. Ce sont en général des professionnels qui savent à quel degré ils doivent intervenir. 

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