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Passes d’armes entre majorité et opposition à l’approche des élections

L’opposition est mécontente et elle le fait de plus en plus entendre. Les passes d’armes entre ses composantes et celles de la majorité sont devenues fréquentes, tant au sein de l’institution législative que lors des rencontres partisanes.

Passes d’armes entre majorité et opposition  à l’approche des élections
Entre le Parti de la justice et du développement et le Parti authenticité et modernité tous les coups semblent permis.

Visiblement, la hache de guerre ne sera pas enterrée de sitôt entre la majorité et l’opposition. Celle-ci, en rangs serrés, n’hésite pas à dégainer et à tirer à boulets rouges sur la coalition gouvernementale dont les membres réagissent avec la même vigueur. À l’approche des élections, les passes d’armes sont fréquentes, surtout entre le Parti de la justice et du développement (PJD) et le parti authenticité et modernité (PAM), et tous les coups semblent permis. Les objets de différends ne manquent pas. Ils se suivent sans pour autant se ressembler. Le dernier en date est celui du transfert des textes électoraux à la Chambre des représentants, au lieu de celle des conseillers, où l’opposition détient la majorité numérique. Les prochains jours s’annoncent animés au sein de la Chambre des représentants qui devra bientôt entamer l’examen des projets en question.

À ce sujet, le député istiqlalien Abdelkader El Kihel brocarde le gouvernement, estimant qu’il s’agit, comme à l’accoutumée, d’une lecture erronée de la Constitution et d’une interprétation antidémocratique de ses dispositions. Pour étayer ses propos, il brandit les dispositions de l’article 78 de la Loi fondamentale stipulant que les projets de loi sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambre des représentants. «Toutefois, les projets de loi relatifs notamment aux collectivités territoriales, au développement régional et aux affaires sociales sont déposés en priorité sur le bureau de la Chambre des conseillers». Un argument contredit par la majorité qui s’appuie, pour sa part, sur l’article 85. Celui-ci précise que les projets et propositions de lois organiques ne sont soumis à la délibération par la Chambre des représentants qu’à l’issue d’un délai de dix jours après leur dépôt sur le bureau de la Chambre. Le coordinateur de la majorité à la Chambre des représentants, Rachid Roukbane, rappelle qu’en 2011 le gouvernement Abbas El Fassi avait soumis la loi organique des collectivités territoriales en priorité à la première Chambre. «L’exception précisée dans l’article 78 ne concerne pas les lois organiques», tient à préciser ce député progressiste.

En tout cas, le bras de fer s’annonce serré au cours des prochains jours. L’opposition compte en effet mener la vie dure au gouvernement. Une attitude normale à quelques mois de la tenue des élections communales qui seront décisives, car ils permettront d’évaluer le poids électoral des partis politiques, selon les observateurs. «Il s’agit d’un exercice purement démocratique», se défend M. El Kihel, qui estime que les positions de l’opposition ne sont aucunement motivées par un quelconque échauffement électoral.

Un autre dossier divise la majorité et l’opposition : la commission centrale chargée du suivi des élections, présidée par les ministres de l'Intérieur et de la Justice et des libertés. L’objectivité du gouvernement est mise sur la sellette. Les quatre partis de l'opposition parlementaire (Parti de l'Istiqlal, PAM, Union socialiste des forces populaires et Union constitutionnelle) ne semblent pas prêts, pour le moment, à changer leur position concernant le boycott des travaux de cette commission. Ils expriment toujours leur préoccupation à propos du cours pris par le processus de concertations autour des élections, s’insurgeant contre ce qu’ils appellent «la politique du fait accompli».

Une position critiquée par les partis de la majorité qui font valoir le droit du Chef du gouvernement, en tant que chef de l'administration marocaine, d’exercer toutes les prérogatives en matière de gestion des élections. La polémique autour de ce sujet se poursuivra tant qu’aucun terrain d’entente n’aura été trouvé. La bataille entre les deux camps est menée non seulement au sein de l’institution législative, mais également lors des rencontres partisanes et par voie de presse. 

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