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Au G7, Japon et USA restent en désaccord sur les changes

Au G7, Japon et USA restent en désaccord  sur les changes
Ces derniers mois, Tokyo a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude sur le caractère excessif de la hausse du yen, des arguments toujours rejetés par Washington.Ph. AFP

Le Japon et les États-Unis n'ont pu que constater une nouvelle fois leurs divergences en matière de changes vendredi lors de la réunion ministérielle du G7, Washington laissant entendre que rien dans l'évolution actuelle du yen ne justifiait une intervention de Tokyo pour freiner l'appréciation de sa devise. Le ministre japonais des Finances, Taro Aso, a réaffirmé la position de Tokyo, à savoir que des fluctuations excessives et désordonnées des taux de change étaient indésirables, sous-entendant que les autorités nippones n'hésiteraient pas à intervenir sur le marché si elles jugeaient que la hausse du yen n'était pas justifiée.
«Dans la lignée des engagements antérieurs du G7 et du G20, j'ai dit que la stabilité des taux de change était extrêmement importante, car des mouvements excessifs et désordonnés pénaliseraient l'économie», a dit Taro Aso à la presse lors de la réunion des ministres des Finances et banquiers centraux du Groupe des Sept à Sendai, dans le nord-est du Japon.

Mais un responsable du Trésor américain a estimé que les fluctuations des taux de change ne pouvaient être jugées suffisamment «désordonnées» pour justifier une intervention que lorsqu'elles étaient la conséquence d'événements exceptionnels, comme le séisme et le tsunami qui ont frappé le Japon en mars 2011. Il faut distinguer ce type de fluctuations de celles «qui peuvent se produire», a ajouté ce responsable, expliquant simplement qu'«on sait» quand les fluctuations sont réellement désordonnées.
«Il y a des accords, au G7 et au G20, depuis un certain nombre d'années, très solides et faciles à appliquer (...), mais qui nous engagent à nous restreindre de recourir à des objectifs de taux de change sauf dans des conditions désordonnées», a-t-il dit.

«Un gâteau de plus en plus petit»

«Je continue de croire que le Japon dispose de conditions ordonnées», a insisté ce responsable américain en réponse à une question sur la position de Washington concernant le yen. Il a mis en garde les pays du G7 et du G20 contre la tentation de faire porter à leurs partenaires la responsabilité de leurs difficultés au lieu de mener des politiques aptes à favoriser la croissance. «Si l'on se dispute une part d'un gâteau de plus en plus petit, on n'arrivera pas à améliorer l'économie», a-t-il dit.
La stabilité des changes est l'un des principaux sujets inscrits à l'ordre du jour de la réunion de Sendai, qui s'est achevée samedi.

Les autorités japonaises ne sont pas intervenues directement sur le marché des changes depuis 2011. À l'époque, Tokyo avait obtenu le feu vert du G7 pour enrayer la hausse du yen, alors alimentée par la spéculation sur la possibilité qu'après le séisme et la catastrophe de Fukushima, le gouvernement impose aux assureurs de rapatrier une partie des fonds placés à l'étranger pour financer les indemnisations.
Ces derniers mois, Tokyo a exprimé à plusieurs reprises son inquiétude sur le caractère excessif de la hausse du yen, des arguments toujours rejetés par Washington, qui plaide pour des accords empêchant les interventions sur les devises. Le dollar s'échangeait autour de 110 yens vendredi, mais il était tombé au début du mois sous 107 yens, accusant alors un repli de plus de 12% face à la devise japonaise depuis le début de l'année. 

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