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Le phénomène de cybercriminalité se développe de plus en plus dans le monde, sous de nouveaux aspects menaçant les systèmes d’information et de communication des établissements ainsi que les données personnelles. Afin de sensibiliser le large public aux bonnes pratiques de sécurité informatique, le Centre marocain de recherches polytechniques et d’innovation (CMRPI) organise depuis trois ans des Campagnes nationales de lutte contre la cybercriminalité (CNLCC). L’édition 2016 de cette campagne, qui été lancée en février dernier et qui vient de prendre fin en ce mois de décembre, s’est fixé comme objectif principal la sensibilisation du secteur privé marocain.
«La CNLCC 2016 a visé en particulier les PME/TPE, à travers l’organisation d'un programme de formations spécialisées destinées aux responsables des systèmes d’information au sein des établissements publics, bancaires et privés, permettant de rappeler les normes de cybersécurité et de découvrir les nouveaux vecteurs de cybercriminalité», indique Bentaleb Youssef, président du centre Marocain de recherches polytechniques et d’innovation et directeur de la Campagne nationale de lutte contre la cybercriminalité. Le CMRPI a également procédé à la mise en place des guides de bonnes pratiques de cybersécurité. «De tels guides sont l’objet d’une forte collaboration entre les parties prenantes de la cybersécurité au Maroc. Il est à rappeler que ces guides seront publiés très prochainement, c’est le fruit du travail de comités mixtes représentant des établissements publics, des associations professionnelles et des experts universitaires. Un travail important sera fait pour exploiter les nouveaux médias sociaux, pour innover dans la présentation de ces guides sous diverses formes afin d’atteindre la cible et la sensibiliser», souligne Bentaleb.
Questions à Bentaleb Youssef président du centre Marocain de recherches polytechniques et d’innovationn
«La Campagne 2017 se fixe l'objectif d’atteindre la population la plus exposée et vulnérable à la cybercriminalité que sont les enfants»
Au terme de ces trois premières campagnes, constatez-vous des résultats concrets, en termes de sensibilisation, que ce soit auprès des particuliers ou des entreprises ?
Il est important de signaler que tous les établissements publics, les entreprises et les organismes contactés par la Campagne nationale de lutte contre la cybercriminalité pour s’impliquer ont répondu favorablement et ont contribués sans réserve. Cela montre bien qu’au Maroc, il y a une grande conscience de l’intérêt du sujet. La preuve en est, par exemple, dans la participation aux ateliers de formations de cybersécurité et également la participation à l’élaboration des premiers guides de bonnes pratiques de cybersécurité.
Pouvez-vous nous présenter le nouveau plan d'activité de la Campagne nationale 2017 ?
Dans l’attente de publier son plan d’activité détaillé, la Campagne nationale de lutte contre la cybercriminalité va concrétiser, dans sa quatrième et dernière édition 2017, les efforts des éditions précédentes pour mettre en formule une vision globale qui peut être une référence solide pour la mise en place d’une stratégie nationale de sensibilisation au phénomène de la cybercriminalité. Finalement on s'était fixé lors de la Campagne nationale de lutte contre la cybercriminalité d’atteindre la population la plus exposée et vulnérable à la cybercriminalité que sont les enfants. Maintenant, on peut affirmer que l’enfant marocain disposera d’un guide de sensibilisation aux bonnes pratiques pour un usage sécurisé, équilibré et responsable d’Internet.
Donnez-nous plus de détails sur le programme ?
Lors de la Campagne 2017, les formations qui seront adressées aux établissements publics, privés, bancaires, financiers et aux départements des systèmes d’information et de conformité en général, vont être focalisées sur les nouveaux vecteurs d’attaque. Et c’est encore là le défi de la lutte contre la cybercriminalité qui nécessite, au moins pour les responsables de la sécurité au sein des établissements, une mise à jour en matière de formation continue. C’est, en effet, le rôle que joue le Centre marocain de recherches polytechniques et d’innovation, qui contribue via ses experts et chercheurs universitaires à mettre à la disposition des participants les dernières recherches scientifiques sur un sujet complexe comme celui de la cybercriminalité où les cybercriminelles ne sont plus des amateurs, mais des experts maîtrisant les algorithmes mathématiques, l’analyse des données ou l’ingénierie sociale qui leurs permettent d’attaquer les systèmes de protection les plus puissants.
