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Budget 2017 : les prévisions économiques dévoilées ce mardi

Budget 2017 : les prévisions économiques dévoilées ce mardi
«Tout le monde est d'accord pour dire aujourd'hui qu'il ne serait pas raisonnable de construire un budget sur une perspective de croissance supérieure à 1,5%», a prévenu le ministre de l'Économie et des Finances, Michel Sapin.

Quel chiffre de croissance ? Quel déficit public ? Le gouvernement dévoile ce mardi les prévisions économiques qui serviront de base à son projet de budget pour 2017, qui comprendra dépenses supplémentaires et gestes fiscaux à sept mois de la présidentielle. Ces «grands équilibres macroéconomiques», sur lesquels devra se prononcer le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), organe d'évaluation indépendant rattaché à la Cour des comptes, seront inscrits dans le projet de loi de finances (PLF) 2017. Ce dernier sera présenté en Conseil des ministres le 28 septembre, puis débattu durant l'automne au Parlement.

Dans son «programme de stabilité», sorte de projet de budget pluriannuel envoyé chaque printemps à Bruxelles, le ministère de l'Économie tablait sur une croissance modérée du PIB l'année prochaine, de 1,5%. Le Président François Hollande avait ensuite évoqué le chiffre de 1,7%, avant que l'exécutif ne fasse marche arrière. La croissance française, partie sur les chapeaux de roue au premier trimestre (+0,7%), a en effet connu un coup d'arrêt brutal au printemps (0%). Dimanche, interrogé sur RTL/Le Figaro/LCI, Michel Sapin s'attend à «un troisième trimestre qui sera meilleur que le second».

Quant aux perspectives pour 2017, elles se sont assombries ces derniers temps, sur fond de ralentissement de l'activité mondiale. «Tout le monde est d'accord pour dire aujourd'hui qu'il ne serait pas raisonnable de construire un budget sur une perspective de croissance supérieure à 1,5%», a ainsi prévenu le ministre de l'Économie et des Finances, Michel Sapin. Le FMI a ainsi revu à la baisse, mi-juillet, sa prévision de croissance pour l'Hexagone à 1,2%, contre 1,3% précédemment, en raison notamment de «l'incertitude considérable» créée par le Brexit. L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) comme la Banque de France ont en revanche maintenu jusqu'à présent leurs prévisions à 1,5%. Ce qui pourrait donner des arguments au gouvernement s'il décidait de maintenir son objectif de croissance inchangé.

Casse-tête pour Bercy

Qu'en sera-t-il du déficit public – résultant du déficit cumulé de l'État, de la Sécurité sociale et des collectivités locales ? Là encore, peu probable que Bercy revienne sur son objectif, fixé à 2,7% du PIB.
«Nous avons pris cet engagement vis-à-vis du Parlement et des autorités communautaires et nous le tiendrons. C'est ainsi que nous continuerons de gérer les dépenses de l'État, avec sérieux», a ainsi assuré Michel Sapin le 9 septembre à l'AFP. Ce cadre macroéconomique, s'il est confirmé, va obliger Bercy à faire preuve d'imagination, au vu des multiples dépenses annoncées ces derniers mois (plan pour l'emploi, aides aux agriculteurs...) et des gestes fiscaux promis aux contribuables ainsi qu'aux entreprises.
Le gouvernement a ainsi annoncé pour l'an prochain, pêle-mêle, une baisse de l'impôt sur le revenu, une baisse de l'impôt sur les sociétés, un renforcement du CICE (Crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) et des allègements de charges pour les artisans. Un ensemble de mesures coûteuses, même si certaines (à l'image du CICE) n'auront d'effets sur les finances publiques qu'en 2018.

«Ça va être difficile de tenir les objectifs», estime Gilles Carrez, président Les Républicains de la commission des Finances de l'Assemblée nationale, qui dit craindre des «artifices comptables» de la part de Bercy. «Les dépenses risquent d'être sous-estimées. Ça permettra de gratter quelques milliards», souligne-t-il.
Le gouvernement a assuré à plusieurs reprises que ses mesures fiscales seraient financées par des économies. Tout en prévenant que l'effort, sur ce plan, sera moindre que prévu, en raison notamment du renforcement des mesures de sécurité après les attentats. Oublié le plan d'économie de 50 milliards d'euros sur trois ans annoncé en 2014 : «on en fera 46», a ainsi déclaré François Hollande lors de son interview du 14 juillet, tout en assurant qu'il ferait bel et bien «diminuer le déficit public, conformément à l'engagement» pris, sur
l'ensemble du quinquennat. 

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