Le jour J approche pour la banque participative. Il reste toutefois des détails à régler avant de donner le feu vert au lancement de ce nouveau créneau bancaire au Maroc. C'est ce qu'a déclaré, mardi dernier, le gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM) lors de la dernière réunion trimestrielle de l’année du Conseil de la Banque centrale. Il s’agit, précise Abdellatif Jouahri, de quelques compléments d’information que les prétendants à l’exercice de l’activité de banque participative doivent fournir, à la demande du Comité des établissements de crédit qui s’est réuni récemment pour se prononcer sur l’octroi des agréments. Ces compléments d’informations concernent notamment l’information et la publicité de cette activité et des produits qui seront proposés par les futurs acteurs. Un détail qui n’est pas anodin.
Le gouverneur de la Banque centrale espère avoir des réponses ces jours-ci pour pouvoir annoncer officiellement l’octroi des agréments d’ici la fin de l'année. La balle est donc dans le camp des prétendants.La voie n’est, toutefois, pas entièrement balisée pour la banque participative. Le gouverneur de BAM a, en effet, relevé que l’égalité fiscale n’est pas encore acquise pour cette activité, puisqu’elle n’est pas prévue dans le projet de loi de Finances 2017. Idem pour le Takaful, l'assurance participative, qui n’est pas encore prête et pour les Sukuks, obligations participatives.
L'autre chantier sur lequel le gouverneur de Bank Al-Maghrib était également attendu concerne la libéralisation des changes. Tout en confirmant le report de son lancement au second semestre 2017, Abdellatif Jouahri a noté que la Banque centrale continue de préparer le terrain pour le passage à ce régime, en s’attaquant aux pré-requis nécessaires à son déploiement. Il s’agit notamment de la communication autour de cette mutation et la préparation des opérateurs aussi bien publics que privés, réitère-t-il. Des réunions ont déjà été tenues à cet effet par BAM avec la CGEM (Confédération générale des entreprises du Maroc), le ministère des Finances et des établissements publics. D’autres sont programmées pour début 2017 avec des établissements tels RAM, Autoroutes du Maroc, l’Office national de l'électricité et de l'eau potable (ONEE), le groupe OCP, en plus des banques, révèle Abdellatif Jouahri, évoquant même un projet de tournée régionale.
BAM travaille également sur la cartographie des risques d’une telle libéralisation, en collaboration avec le Fonds monétaire international (FMI), les expériences d'autres pays à l'appui. Ce qui se traduira par de nouvelles règles prudentielles qui seront imposées aux banques, indique le gouverneur de la Banque centrale.