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Faible promotion des droits des femmes dans la région MENA

À l’exception du Maroc et de quelques pays, la région MENA ne promeut pas la participation des femmes à la vie parlementaire et entrepreneuriale, selon un récent rapport de la Banque mondiale.

Faible promotion des droits des femmes dans la région MENA
Le Maroc est le seul pays à interdire par la loi la discrimination sexuelle à l’embauche, selon la Banque mondiale.

La situation de la femme s’améliore chaque année dans de nombreux pays à travers le monde, selon la Banque mondiale. Des réformes ont été initiées pour un meilleur accès des femmes au marché du travail tout en réduisant le nombre de lois restreignant leur liberté d’action. La dernière édition du rapport de la Banque mondiale, «Les femmes, l’entreprise et le droit», recense ainsi 94 réformes adoptées dans 65 pays au cours des deux dernières années qui devraient améliorer la condition féminine. «La plupart de ces avancées ont été réalisées par des pays en développement d’Europe, d’Asie centrale et d’Afrique et non par des pays développés. Toutefois, la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) est en mauvaise position, avec à peine 12 réformes», déclare la Banque mondiale. Cette dernière a dressé ainsi un état des lieux dans cette région en mettant en avant les principales réformes en faveur des droits des femmes, mais aussi les mesures discriminatoires à leur encontre.

Concernant la vie politique, la plupart des pays de la région MENA n’ont pas de quotas dans leurs Parlements. Cependant Djibouti, l’Égypte et la Jordanie ont rendu obligatoires les quotas pour les femmes députés (10% des sièges), ainsi que le Maroc (15%) et l’Iraq (25%). Par rapport aux instances politiques, la représentation des femmes dans les systèmes judiciaires des pays de la région MENA demeure encore faible. «À l’échelle de la région, le nombre de juges femmes est très faible. Aucune femme n’exerce la fonction de premier magistrat dans les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord et les lois tendent à être discriminatoires à l’encontre des femmes», précise l’institution mondiale. En effet, tous les pays de la région ont au moins une loi limitant le type d’activités professionnelles auxquelles les femmes peuvent avoir accès. L’institution de Bretton Woods regrette également que la région MENA soit l’une des moins armées, d’un point de vue juridique, pour protéger les femmes contre les violences familiales. Par ailleurs, dans 18 des pays couverts par le rapport, il n’existe pas de différence juridique entre les hommes et les femmes.

«L’échantillon regroupe des pays riches et pauvres et des configurations sociales différentes, du Canada à Taïwan en passant par l’Espagne, la Hongrie, la République dominicaine ou la Serbie. Cette diversité prouve que la suppression des différences juridiques entre les hommes et les femmes est un objectif accessible et que les pays du monde arabe peuvent améliorer le contrat social avec leurs citoyens. Limiter les entraves liées au sexe donnerait aux femmes davantage de pouvoir pour infléchir les politiques publiques et, partant, optimiser les décisions en matière de dépenses», souligne la Banque mondiale. À souligner que des recherches menées aux États-Unis montrent que dans les douze mois suivant l’octroi du droit de vote aux femmes, l’évolution des comportements de vote a abouti à une hausse d’environ 35% des dépenses publiques de santé. 

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