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Investir dans l’avenir des jeunes

Le Maroc ne cesse de multiplier les stratégies pour développer le niveau de l'éducation et de l'enseignement dans le but ultime d'offrir aux jeunes de réelles perspectives de formation, de développement personnel et professionnel. Fondée sur une approche participative et de concertation et s'inscrivant dans cette même volonté, la vision stratégique 2015-2030 ambitionne l'édification d'une école nouvelle qui sera l'école de l'équité et de l'égalité des chances, l'école de la qualité pour tous, et l'école de l'intégration de l'individu et du progrès social.

Investir dans l’avenir des jeunes
L’offre pédagogique nationale compte actuellement plus de 2.400 filières accréditées, réparties sur l’enseignement supérieur public avec près de 2.000 filières et l’enseignement supérieur privé à hauteur de 400 filières. Ph. Fotolia

En attendant la mise en application de la vision stratégique 2015-2030 élaborée par le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, le secteur de l'enseignement souffre de nombreux dysfonctionnements et de difficultés. Il s’agit de l’inadaptation des programmes et des curricula de l’enseignement scolaire avec celui supérieur et de la formation professionnelle, ce qui induit une faible maitrise des connaissances, des langues et des compétences et mène souvent à l’abandon scolaire, du fait que l’élève trouve des difficultés à suivre les cours dans des niveaux supérieurs. L’enseignement actuel n’offre pas suffisamment de chance aux élèves de renforcer leurs compétences en matière de nouvelles technologies, ce qui ne contribue pas à éveiller leurs penchants pour la création et l’invention.

Pour sortir de ce dilemme, la mise en application de la vision stratégique 2015-2030 devient une priorité. Fondée sur une approche participative et de concertation, cette vision ambitionne l'édification d'une école nouvelle qui sera l'école de l'équité et de l'égalité des chances, l'école de la qualité pour tous, l'école de l'intégration de l'individu et du progrès social. En effet, à travers cette réforme, le pays aspire à terme à passer de la logique de la transmission linéaire du savoir et de la mémorisation, à une logique d’apprentissage et de développement du sens de la critique, de la construction du projet personnel, de l’acquisition des langues, des connaissances et des compétences, ainsi que les valeurs et les technologies numériques. La réforme vise également l’amélioration continue du rendement interne et externe de l’école et la création des conditions favorables pour que l’école puisse remplir les missions de socialisation, d’éducation aux valeurs nationales et universelles, de recherche et d’innovation.

La vision stratégique vise aussi la valorisation de la formation professionnelle, l’extension de sa capacité d’accueil et la reconnaissance de son rôle et de son statut en tant que vivier des compétences individuelles capables de répondre aux exigences de la compétitivité économique, en général, et aux attentes des entrepreneurs et du marché du travail, en particulier. Elle prévoit également l’adoption d’un nouveau dispositif linguistique qui s’appuie sur le plurilinguisme et sur l’alternance linguistique et qui vise l’apprentissage par tous les apprenants, sur un pied d’égalité, de trois langues dans l’enseignement préscolaire et primaire, avec la langue arabe comme langue principale, la langue amazighe comme langue de communication, et la langue française comme langue d’ouverture. À ces trois langues viendra s’ajouter la langue anglaise à partir de la première année du secondaire collégial, et une troisième langue étrangère, au choix, à partir de la première année du secondaire qualifiant. Elle vise aussi la diversification des langues d’enseignement, à travers la mise en place progressive de l’alternance linguistique en tant que mécanisme de renforcement de la maîtrise des langues par leur utilisation dans l’enseignement de quelques contenus et modules dans quelques matières, en français à partir du secondaire collégial, et en anglais à partir du secondaire qualifiant. Aujourd’hui, un début de changement a permis notamment de doubler le nombre d’enfants à mobilité réduite scolarisés. De plus, un partenariat en faveur de l’accès à l’éducation des personnes en situation de handicap (PSH) a été signé par le ministère de la Solidarité, de la femme, de la famille et du développement social et le ministère de l'Enseignement supérieur pour la mise en place des filières de formation dans les domaines liés au handicap (langue des signes, gestion des institutions sociales des personnes en situation de handicap, éducation spéciale et accompagnement social…), pour l'examen de la possibilité de l'élaboration d'un programme pour dresser un état des lieux des acquis des employés sociaux dans ce domaine, l'encouragement de la création d'une chaire universitaire spécifique aux questions du handicap, outre la promotion de la recherche scientifique dans les différents domaines liés au handicap.

S’agissant de l’enseignement supérieur, l’année 2016 est surtout marquée par l’ouverture de trois nouveaux établissements universitaires dans les domaines des études médicales, du commerce et de gestion. Il s'agit des deux Facultés de médecine et de pharmacie à Agadir et Tanger et de l’École nationale de commerce et de gestion à Dakhla. Un décret gouvernemental prévoit également la création de l’Institut des sciences du sport à l’Université Hassan 1er de Settat, l’École supérieure de technologie à Sidi Bennour (Université Chouaïb Doukkali d’El Jadida), la Faculté des sciences économiques, juridiques et sociales à Aït Melloul (Université Ibn Zohr d’Agadir) et la Faculté des lettres et des sciences humaines à Fès, suite à la fusion des deux Facultés des lettres et sciences humaines Dhar El Mahraz et Saïss. Le même décret prévoit aussi la création de 15 Écoles polytechniques, réparties sur onze universités, et ce à travers la fusion des Écoles supérieures de technologie, des Facultés des sciences et techniques et des Écoles nationales des sciences appliquées ou la transformation de certains de ces établissements en Écoles polytechniques. L’année en cours est aussi et surtout marquée par l’adoption, le jeudi 15 septembre, par le Conseil de gouvernement, du projet de décret portant sur l’autorisation de la dénomination «Faculté privée» ou «Université privée».

À signaler que l’offre pédagogique nationale compte actuellement plus de 2.400 filières accréditées, réparties sur l’enseignement supérieur public avec près de 2.000 filières et l’enseignement supérieur privé à hauteur de 400 filières. En dépit de cette offre, les bacheliers qui ont fait le choix des écoles et des universités privées ou encore des établissements à l’étranger pour poursuivre leurs études supérieures sont confrontés au défi du financement de leurs études. Pour ces jeunes, les banques marocaines proposent des crédits couvrant l’allocation départ scolarité, les frais de scolarité, de séjour, les loyers et les charges correspondantes, les frais d’acquisition de matériel informatique, les remboursements des crédits étudiants, les frais de stages à l’étranger et les frais d’inscription. Malgré les multiples problèmes qu’enregistre le secteur, les efforts des acteurs nationaux conjugués à une volonté réelle de mise en application de la vision stratégique 2015-2030 permettront certainement de hisser le niveau de l’enseignement et de l’éducation au niveau des standards internationaux.

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