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L’adaptation aux changements climatiques, une urgence pour l’Afrique

L’Institut royal des études stratégiques vient de rendre publics les actes de la rencontre internationale qu’il avait organisée autour du thème «Quelles politiques d’adaptation au changement climatique et de réduction de l’empreinte écologique de la planète ?» Dans ce document, une partie importante a été consacrée aux défis climatiques et environnementaux auxquels l’Afrique se trouve confrontée.

L’adaptation aux changements climatiques, une urgence pour l’Afrique
l'Afrique compte parmi les continents les plus vulnérables au changement climatique.

Les travaux de la rencontre organisée par l’Institut royal des études stratégiques (IRES) autour du thème «Quelles politiques d’adaptation au changement climatique et de réduction de l’empreinte écologique de la planète ?», dont les actes viennent d’être publiés dans un document de plus de 100 pages, accorde d’importants développements à l’Afrique. En effet, il est souligné dans ce document, destiné à participer au débat sur la question à l’occasion de la COP 22, que l'Afrique est le prochain eldorado pour les investisseurs friands de ressources naturelles et de main-d'œuvre bon marché... «Par conséquent, il faudrait être vigilant quant au risque de dégradation de la biocapacité à un rythme encore plus rapide», est-il souligné. C'est un dilemme de politique que devront affronter les gouvernants africains en pesant soigneusement le pour et le contre et en s'entourant des meilleurs avis sur la question, y compris celui des populations qui vivent ces changements sur le terrain.

En effet, l'Afrique compte parmi les continents les plus vulnérables au changement climatique. Malgré l'insuffisance de données climatiques sur toutes les régions du continent, il est observé une élévation générale de la température, une variabilité des précipitations et une intensification des évènements climatiques extrêmes.
Les effets du changement climatique, conjugués à une poussée démographique, pèseraient lourdement sur le développement futur de l'Afrique. Ce continent fait déjà face aux défis liés à la sécurité hydrique, alimentaire et sanitaire et dispose d'une faible capacité de résistance climatique.

Certes, «la biocapacité africaine a augmenté de près de 30% entre 1961 et 2006. Toutefois, ces gains de production n’ont pas suffi pour faire face à la demande. Pour la même période, l’empreinte écologique des pays d’Afrique a augmenté de 240%. Donc, la biocapacité disponible par habitant a fortement diminué, jusqu’à 37% de son niveau de 1961» (source : Global Footprint Network). «L'Afrique subsaharienne, dans son ensemble, a encore de bonnes réserves de biocapacité. Mais ces réserves fondent comme neige au soleil face aux besoins des zones les plus peuplées. Certains pays africains pétroliers, tels que l'Algérie, l'Égypte, le Nigeria et l'Afrique du Sud, disposent de moyens pour importer des actifs écologiques. D'autres pays n'ont pas les moyens pour s'offrir une telle option (Malawi, Burkina Faso, l'Ouganda, le Zimbabwe, le Maroc)», selon les participants à la rencontre de l’IRES.

Les actes de cette rencontre affirment que le coût de l'adaptation pour l'Afrique est estimé entre 1 à 2% du PIB du continent. La question se pose quant au financement des politiques d'adaptation et la manière de développer la capacité africaine à s'adapter au changement climatique sans compromettre le développement économique du continent. Certes, l’Afrique a reçu peu de fonds destinés à l’atténuation, mais pour l’adaptation, il faudrait trouver l’outil adéquat et en faire bénéficier les régions les plus vulnérables. Car les projets d’adaptation sont des projets de long terme. Le défi serait de garantir le financement couvrant toute la période du projet.

Les processus d'adaptation au changement climatique en Afrique sont généralement linéaires et comprennent des mesures calquées sur l'étranger. Les capacités d'adaptation sont limitées et la sensibilisation des citoyens demeure très insuffisante. Il est primordial que les citoyens contribuent à la lutte contre les effets du changement climatique.

D’autres recommandations ont été émises et ont été reprises dans la synthèse des travaux de cette rencontre. En effet, il est appelé à la constitution d'un réseau africain pour partager les expériences en matière d'adaptation au changement climatique. Ou insiste également sur l’importance de renforcer la coopération entre pays africains en matière de concrétisation de l'agenda 2030 du développement durable, tout en assurant la cohérence des objectifs avec les priorités stratégiques des pays africains. Il est appelé aussi à ce que les compétences africaines, opérant au sein des universités des pays développés, se mobilisent pour saisir les opportunités d'adaptation qui se présentent dans leur pays d'origine.

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