L’Agence française de développement (AFD) a mobilisé 550.000 euros pour la création d'un pôle de compétence en milieux atmosphériques sur le campus de Rabat. La signature de l'accord aura lieu aujourd'hui à l’École nationale supérieure des mines de Rabat, fait savoir un communiqué de l'AFD. Selon l'AFD, qui cite l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le nombre de décès provoqués par la pollution de l’air varie au Maroc entre 100 et 150 pour 100.000 habitants. D'après la même source, cette pollution a un coût : pas moins de 3,6 milliards de DH par an. En février de cette année, une enquête éco-épidémiologique sur le Grand Casablanca lancée par la Fondation Mohammed VI pour la protection de l'environnement a mobilisé 600 médecins, onze hôpitaux publics, 52 centres médicaux, onze bureaux communaux d’hygiène et quatre établissements scolaires.
Cette enquête qui rentre dans le cadre du programme Qualit’air a récolté 10.000 informations qui ont fait ressortir une corrélation significative entre les concentrations de particules dans l’atmosphère et les consultations pour des infections respiratoires, des pneumonies et de l’asthme. «L'objectif d'une telle étude est d'évaluer la pollution atmosphérique et de doter le pays d'un système de surveillance pour anticiper les risques», avait souligné Chakib Nejari, vice-président de l'Université Mohammed VI des sciences de la santé de Casablanca qui avait présenté les résultats de cette enquête. Selon l'AFD, la France dispose d’une expérience reconnue dans ce domaine grâce à des acteurs clés tels que l’École des mines de Douai, experte sur le plan formation et recherche en sciences atmosphériques, AIRPARIF qui surveille la qualité de l’air sur l’ensemble de l’île-de-France depuis près de 40 ans ou l’Institut national de l’environnement industriel et des risques spécialisé dans la prévention des risques environnementaux, tous trois partenaires du projet. «La coopération entre les deux structures françaises et marocaines permettra de combiner la recherche partenariale et académique et de renforcer ce lien entre ces deux types de recherche pour les faire évoluer et construire un véritable pôle de compétences technologiques et académiques au Maroc qui pourrait servir comme hub pour l’Afrique», conclut l'AFD.