Un dialogue en rupture, des manifestations de plus en plus fréquentes et des interventions fermes des forces de l’ordre, c’est ainsi que l’on pourrait décrire les relations entre le gouvernement et les futurs enseignants. En effet, après plusieurs rencontres avec le wali de la région de Rabat-Salé-Kenitra et une réunion «informelle» avec le Chef du gouvernement, les stagiaires des Centres régionaux des métiers d'éducation et de formation (CRMEF) campent toujours sur leurs positions. Ils réclament le retrait définitif des deux décrets du gouvernement, organisant la formation au sein des CRMEF et refusent catégoriquement l’offre gouvernementale.
Dans un récent communiqué, la coordination nationale des enseignants stagiaires des Centres régionaux des métiers d'éducation et de formation, seule représentante des stagiaires grévistes, a réaffirmé sa détermination à maintenir la marche nationale prévue le 20 mars prochain à Casablanca. La coordination annonce avoir tenu plusieurs rencontres avec les six syndicats nationaux actifs dans le secteur de l’enseignement afin d’assurer une coordination lors de cette manifestation. Du côté du gouvernement, si plusieurs responsables ont affirmé la disposition de l’Exécutif à reprendre le dialogue avec les futurs enseignants, le Chef du gouvernement s’est, quant à lui, montré assez ferme. L’offre soumise aux «étudiants», lors des dernières discussions, est la seule solution envisageable à ce problème, avait-il souligné à plusieurs reprises. L’offre, comme exposée par le wali de la région Rabat-Salé-Kénitra, consistait à recruter des enseignants de l’actuelle promotion en deux phases et après l’organisation d’un concours. À quelques mois seulement de la fin de l’année de formation 2015-2016, le spectre d’une année blanche plane sur les CRMEF, puisqu’aucune solution ne sera engagée dans les prochains jours.
Lors d’une récente sortie médiatique, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi, a toutefois minimisé ce risque. Le responsable gouvernemental avait affirmé que le risque d’une année blanche était improbable et que le gouvernement espérait toujours trouver une solution à ce dossier. Le responsable avait souligné que le gouvernement n’abandonnerait pas les «enseignants stagiaires» qui ont choisi de suivre leurs cours depuis le début de l’année de formation. Pour rappel, la majorité des futurs enseignants sont en grève depuis le mois d’octobre dernier. Certains d’entre eux n’ont jamais entamé les cours de formation. À l’origine de ce mouvement de contestation, l’adoption par le gouvernement, le 23 juillet 2015, de deux décrets ministériels instaurant la séparation entre la formation et le recrutement ainsi que la baisse du montant des indemnités durant la période de formation qui passe de 2.450 dirhams à seulement 1.200 DH.