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La charge atteindrait jusqu’à 78% de la dépense mensuelle d’un ménage

Le sacrifice de l’Aïd Al-Adha prélève près de 29% en moyenne de la dépense globale mensuelle du ménage marocain. La rentrée scolaire, elle, en accapare en moyenne 26%. Pour les 20% des ménages les moins aisés, le total de cette double charge dépasserait 78% de leur dépense moyenne totale sur un mois, selon le HCP.

La charge atteindrait jusqu’à 78% de la dépense mensuelle d’un ménage
Selon le HCP, les prix dans le secteur de l’enseignement et ceux du sacrifice de l’Aïd ont tendance, ces dernières années, à augmenter continuellement.

Le budget familial est sous pression en septembre. La rentrée scolaire coïncide cette année avec l’Aïd Al-Adha. Les foyers marocains, notamment les plus défavorisés, font face ainsi à une double dépense exceptionnelle et coûteuse. «Pour les 20% des ménages les moins aisés, le total de cette double dépense dépasserait 78% de leur dépense moyenne totale sur un mois», indique le Haut Commissariat au Plan (HCP). Selon les données des enquêtes nationales sur la consommation et les dépenses des ménages, le sacrifice de l’Aïd Al-Adha prélève près de 29% en moyenne de la dépense globale mensuelle du ménage marocain. «Sur la base de cette moyenne, la charge financière sur le budget des ménages est variable selon leur niveau de vie : cette charge représente plus de la moitié (57%) de la dépense globale mensuelle pour les 10% des ménages les plus pauvres, contre 15% pour les 10% les plus aisés», est-il souligné.

Les enquêtes révèlent, par ailleurs, que plus on est riche et instruit plus on a tendance à se soustraire à cette obligation religieuse. Près de 12% des ménages appartenant au 10% de la population la plus aisée ne sacrifie pas de mouton à l'occasion de l'Aïd, contre moins de 2% pour les ménages relevant des 10% de la population la plus pauvre. De même, 11,6% des chefs de ménage d’un niveau d’enseignement supérieur s’inscrivent dans cette tendance, contre 4% pour les chefs de ménage sans niveau d'instruction. Globalement, le rituel du sacrifice à l’occasion de la fête de l’Aïd Al-Adha n’est pas accompli par l’ensemble des ménages marocains : 4,7% d’eux ne l'ont pas accompli en 2013. Cette proportion a baissé, comparativement à la période 2000-2001, où elle avait atteint 5,2%. «Le non-accomplissement de ce rituel est plus souvent le fait des ménages citadins et individuels. Les ménages urbains sont plus enclins à ne pas sacrifier de mouton que les ruraux : 5,9% contre 2,5%.

Les ménages individuels constituent la catégorie la moins concernée par le sacrifice de l’Aïd Al-Adha : 46,5%. Cette proportion tombe jusqu’à 0,8% pour les ménages composés d'au moins 6 personnes», précise le HCP. Il faut noter que la contrainte budgétaire des ménages est de plus en plus forte face à l’évolution des prix.
En effet, le prix moyen des animaux d'abattage, à cette occasion, s’est élevé à 1.841 DH en 2013 contre 1.100 DH treize années auparavant (en 2000-2001), enregistrant ainsi une augmentation de 67%, soit l’équivalent de +4% annuellement. La dépense générée par l’ensemble des ménages a atteint 13 milliards de DH.

À noter que pour s’acquitter du rituel de sacrifice, 96,2% des ménages optent pour les ovins contre 3,3% pour les caprins et 0,5% pour les bovins. Par ailleurs, Aïd Al-Adha représente près de 41% de la quantité annuelle des viandes rouges consommée par les ménages. Cette dernière est plus élevée pour les 20% des ménages les plus pauvres (65,4%), contrairement au quintile le plus aisé (31,3%). Concernant la rentrée scolaire, le HCP indique que la rentrée scolaire 2013/2014 a accaparé en moyenne 26% (environ 1.751 DH) de la dépense mensuelle des ménages marocains ayant des enfants scolarisés (qui représentent 62,2% du total des ménages).

Par personne scolarisée, cette dépense s’est située à 844 DH. Elle varie selon le milieu de résidence, passant de 1.093 par enfant en milieu urbain et à 443 DH en milieu rural. Un ménage parmi les 20% les plus aisés supporte une charge 5,6 fois plus élevée que celle d’un ménage appartenant aux 20% les moins aisés. Ces charges avoisinent respectivement 2.099 DH et 373 DH.

Le budget des ménages doit être davantage sous pression cette année en raison des prix dans le secteur de l’enseignement qui ont tendance, ces dernières années, à augmenter continuellement avec un rythme supérieur à l’inflation. «Depuis 2007, le prix global dans le secteur s’est apprécié annuellement de 3,4% en moyenne, ce qui a engendré au final une hausse cumulée de 40% sur dix ans», précise-t-il.
Les secteurs de l’enseignement secondaire et présecondaire sont les plus concernés, avec une hausse moyenne annuelle de leurs prix de 4%. En outre, les frais d’inscription ont le plus tiré vers le haut (+4,7% en moyenne), comparativement aux frais de scolarisation (+3,3%).

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