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La contractualisation par CDD pour faire face au déficit en enseignants

L’introduction du système de contractualisation dans l’enseignement supérieur, tel est le remède proposé par Jamila Moussali, ministre par intérim en charge de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, pour faire face à la pénurie «quantitative et qualitative» des ressources humaines dans les universités et établissements de l’enseignement supérieur.

La contractualisation par CDD pour faire face au déficit en enseignants
Jamila Moussali.

La responsable gouvernementale, qui s’exprimait à l’occasion de la tenue de la dixième assemblée générale du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a fait le point sur la situation dans le secteur de l’enseignement supérieur et a mis en exergue les priorités de son département pour la mise à niveau du secteur.

Le département de tutelle compte ainsi recruter par CDD (contrat à durée déterminée) à travers des appels à candidatures. C’est une mesure érigée en priorité pour répondre aux besoins en matière de compétences humaines dans le secteur de l’enseignement supérieur. Selon Jamila Moussali, le recrutement concerne essentiellement les détenteurs de doctorat (post-doctorat), les enseignants chercheurs marocains résidant à l’étranger, et même les étrangers, ainsi que les professionnels dans les entreprises.

À travers cette mesure, le gouvernement tente de combler le vide généré par le départ à la retraite des enseignants chercheurs qui n’a eu de cesse d'augmenter au cours de ces dernières années. Selon les chiffres avancés par la ministre par intérim, le nombre des enseignants chercheurs retraités est passé de 87 en 2014 à 192 en 2016 et il est appelé à croître massivement durant les quatre prochaines années. Il atteindra 316 en 2018 et 408 en 2020. Aujourd’hui, le nombre des professeurs permanents est de 18.313, dont 13.127 seulement exercent dans les universités. Parallèlement au déficit en matière d’enseignants-chercheurs, l’université marocaine fait face à la problématique de la massification. Pour l’année universitaire 2015-2016, le nombre des étudiants de l’enseignement supérieur, toutes catégories confondues (à l’exception de la formation professionnelle), est de 826.114, contre 745.843 étudiants pour la saison universitaire 2014-2015.

Les universités publiques comptent à elles seules 754.096 étudiants (2015-2016), contre 38.204 dans l’enseignement supérieur privé.
En tout cas, le taux de scolarisation dans l’enseignement supérieur est en augmentation. Il est passé de 28,1% pour 2014-2015 à 31,3% pour 2015-2016. En dépit de cette augmentation, ce taux reste bien inférieur aux attentes. Compte tenu de ces chiffres, le nombre des enseignants en exercice est loin de couvrir les besoins, d’où la nécessité de l’introduction de la contractualisation par CDD dans l’enseignement supérieur.

La massification des effectifs d’étudiants pose un problème majeur, en l’occurrence l’insuffisance des infrastructures et des équipements. Pour y remédier, le département du ministère de tutelle veut faire rentrer l’université dans l’ère numérique en tirant profit de la technologie et de l’évolution des télécommunications. Sur ce chapitre, le ministère de l’Enseignement supérieur envisage le lancement de l’université virtuelle. C’est une des meilleures solutions pour faire face à la massification et pour améliorer l’offre pédagogique.

L’autre piste proposée par le gouvernement porte sur la révision de la couverture régionale et l’adaptation de la cartographie universitaire au nouveau découpage régional. Également au menu, l’amélioration et le renforcement de la capacité d’accueil dans les universités, et ce travers l’adoption de nouvelles approches basées notamment sur la mise en place d'établissements et d'universités de nouvelle génération ainsi que l’ouverture de l’enseignement supérieur sur le secteur privé.

La préservation de la dignité de l’étudiant figure également parmi les priorités du département de tutelle. Dans ce sens, la ministre de tutelle a mis en exergue les mesures prévues pour contribuer à l’instauration d’un cadre favorable à l’épanouissement de l’étudiant. Il s’agit notamment des services socioculturels et de santé ainsi que des services administratifs, comme la Smart University et la E-equivalence.

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