Le Conseil du gouvernement a adopté, en juin dernier, un nouveau décret portant sur la création de nouveaux établissements universitaires et la fusion de certains établissements dans des pôles, présentés par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de la formation des cadres. Ce décret modifie et complète celui relatif aux établissements universitaires et aux cités universitaires, et édicte des dispositions particulières. Il porte notamment sur la création de 15 écoles polytechniques réparties sur 11 universités via la fusion des écoles supérieures de technologie, les facultés des sciences et techniques et les écoles nationales des sciences appliquées, ou en transformant l’un de ces établissements en école polytechnique. Une décision qui ne semble pas être la bienvenue du côté du groupe des Écoles nationales des sciences appliquées (ENSA).
En effet, ces dernières ont tenu une réunion le 21 août dernier au bureau régional de l’association des ingénieurs et diplômés du groupe ENSA à Casablanca afin de débattre de l’impact de ce nouveau décret. «En se basant sur les expériences distinguées et réussies vécues par nos écoles, et la forte image qu’elles ont acquises au niveau national et international, avec un taux d’embauche qui dépasse les 95%, ce décret, consistant à fusionner plusieurs instituts respectés (les écoles supérieures de technologie et les facultés des sciences et techniques) avec notre groupe des écoles nationales des sciences appliquées dans un seul établissement, sans identité, que l’on a appelé “Polytechnique”, nous a tous surpris», précise le groupe dans un communiqué.
L’ENSA dit également désapprouver «le timing, la méthodologie, la manière de choisir et la formulation utilisés dans ce décret sans aucune étude préalable ni prise en compte de l’avis des parties concernées (étudiants, professeurs, administrateurs, lauréats…)». Selon la même source, «ce décret vise l’évacuation de l’expérience réussie des Écoles nationales des sciences appliquées – sans les autres écoles d’ingénieurs – du plan de la formation des ingénieurs au Maroc, ce qui laisse beaucoup de points d’interrogation sur les arrière-pensées de ce décret injuste». Ainsi, le groupe demande au ministère de retirer le décret le plus tôt possible, et ce avant le début de la prochaine année universitaire. La coordination nationale des ingénieurs et diplômés du groupe ENSA envisage – en cas de refus de la demande de retrait de la partie qui concerne les Écoles nationales des sciences appliquées dans le décret – «de lutter, avec tous les moyens possibles, à côté de nos frères et sœurs étudiants et professeurs pour sauver l’identité et le sanctuaire du réseau des ENSA».