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Le Maroc partage ses bonnes pratiques avec les pays arabes

Fermement engagé dans la lutte contre toutes les formes de discrimination, le Conseil national des droits de l’Homme, en partenariat avec le Haut-Commissariat des Nations unies, a organisé hier à Rabat un atelier sur «Le rôle des INDH et les autres mécanismes nationaux spécialisés dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance». Cette rencontre était une occasion propice pour échanger et partager les bonnes pratiques entre Royaume et plusieurs pays arabes.

Le Maroc partage ses bonnes pratiques avec les pays arabes
Le Maroc s’apprête à mettre en place un mécanisme de recours contre le racisme. b Ph. Kartouch

Le Maroc s’apprête à mettre en place un mécanisme de recours contre le racisme. L’annonce a en effet été faite par Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme, lors d’un atelier organisé mardi à Rabat sur «Le rôle des INDH et autres mécanismes nationaux spécialisés dans la lutte contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance». Si l’on n’a pas encore décidé de l’institution qui serait chargée de mettre en place ce mécanisme (le CNDH ou la future Instance sur la parité), M. El Yazami tient à souligner que ce mécanisme aura pour principal objectif la lutte contre toutes les formes de racisme.

En effet, le Maroc, qui s’est engagé à lutter toutes les formes de discrimination raciale, ainsi que contre la xénophobie et l’intolérance, a mis en place plusieurs institutions des droits de l’Homme ayant justement pour mission, entre autres, la lutte contre ce fléau. Il s’agit notamment du Conseil national des droits de l’Homme et de la Délégation interministérielle des droits de l’Homme. Ces deux institutions ont été créées conformément à la Déclaration et au programme d’action de la Conférence mondiale sur les droits de l’Homme de Vienne.
Ainsi, outre les rapports élaborés par le CNDH, la délégation interministérielle des droits de l’Homme procède chaque année à l’élaboration de rapports sur la situation des droits de l’Homme. Dans ce cadre, elle se penche actuellement sur l’élaboration d’un rapport national qui sera présenté au niveau du Comité des Nations unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD). Ce rapport évalue, selon Ahmed Chakib, chef de service chargé des droits de l’Homme au niveau de la délégation, la mise en œuvre de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes discrimination raciale.

Le Maroc se prépare par ailleurs à mettre en place un plan d’action gouvernemental national visant à suivre la mise en œuvre des recommandations de la Conférence mondiale de Durban contre le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance. Aussi, et au niveau médiatique, la Haute Autorité de communication audiovisuelle procède au contrôle du discours diffusé dans les chaines nationales afin de prévenir la diffusion de propos racistes ou xénophobes. Des efforts salués par le représentant du Haut-Commissariat aux droits de l’Homme à Genève, Mactar Ndoye, qui a saisi l’occasion pour appeler les représentants de huit institutions nationales des droits de l’Homme arabes (Liban, Égypte, Mauritanie, Sultanat d’Oman, Tunisie, Bahreïn et le Maroc) à redoubler d’efforts pour lutter efficacement contre toutes les formes de discrimination. Car «force est de reconnaître que depuis l’adoption de la déclaration de Durban, peu de réalisations ont pu être enregistrées dans ce domaine et il est temps d’avancer à un rythme plus élevé», insiste M. Ndoye. 


Questions à M. Driss Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme

«La lutte contre le racisme ne se limite pas

Pourquoi un atelier sur le racisme maintenant ?
Il existe une montée du racisme dans le monde, mais aussi dans la région. Cet atelier organisé en collaboration avec le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme se tient justement dans un contexte marqué par le lancement d’une deuxième opération de régularisation de la situation des migrants au Maroc. Il constitue ainsi une occasion pour les institutions nationales des droits de l’Homme dans les autres pays arabes de découvrir l’expérience marocaine et de s’ouvrir par la même occasion sur les autres expériences. Cet événement vise en outre à renforcer la prise de conscience de la nécessité d’adopter des politiques plus fortes en matière de lutte contre la discrimination qui peut prendre plusieurs formes : contre les étrangers, les migrants, les femmes, les personnes atteintes du Sida.

Comment le Maroc œuvre-t-il pour lutter contre toutes les formes de discrimination ?
Il faut savoir que le principe de la lutte contre les discriminations a été inclus dans le préambule de la Constitution marocaine. Le Royaume a développé au fil des ans de bonnes pratiques dans ce domaine qu’il pourra partager avec les autres pays de la région. D’ailleurs, ce partenariat qu’entretient le Maroc avec le Haut-Commissariat aux droits de l’Homme manifeste, justement, l’ouverture du Royaume sur les instances des Nations unies relatives aux droits de l’Homme.

Concrètement, quelles sont ces bonnes pratiques ?
Elles sont plusieurs, à commencer par la politique migratoire nationale adoptée par le Royaume et qui est axée sur la régularisation de la situation des migrants. Cette politique a permis à des milliers de migrants d’accéder aux mêmes droits que les citoyens marocains. Ce qui a permis de faire d’eux des citoyens à part entière. En matière de lutte contre les clichés et les stéréotypes relatifs aux porteurs du VIH-Sida par exemple, le CNDH, en partenariat avec le ministère de la Santé et la société civile, a mis en place une plateforme visant à sensibiliser la population afin de considérer la personne porteuse du virus comme une personne normale. Cette campagne se développe de manière très active.

Que fait le CNDH pour lutter contre le racisme dont souffrent les migrants d’origine subsaharienne ?
La lutte contre le racisme ne se limite pas à tenter de faire changer les idées. Il faut changer la situation concrète de ces migrants. Il est nécessaire que les personnes victimes du racisme soient considérées comme des citoyens à part entière que ce soit dans la loi ou dans leur vie quotidienne en contribuant à changer leurs conditions matérielles et c’est ce que fait justement le Maroc. Sur ce même volet, je tiens à vous rappeler que la Constitution de 2011 a prévu que les étrangers en situation régulière participent aux élections locales. Il s’agit maintenant de mettre en œuvre cette disposition le plus vite possible. 

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