Menu
Search
Mardi 23 Avril 2024
S'abonner
close
Mardi 23 Avril 2024
Menu
Search
Accueil next Salon international de l'agriculture de Meknès

Les bonnes leçons pour une agriculture résiliente

À quelque chose malheur est bon. Le retard des pluies enregistré cette année, avec ses conséquences sur la récolte céréalière, devrait inciter les agriculteurs à s’équiper davantage en machines et matériels performants et à adopter de nouvelles pratiques tendant vers un développement durable. En tout cas, le ton est plutôt à l'optimisme au SIAM qui se poursuit à Meknès jusqu'au 1er mai. L'échange d'expériences apportera son lot de solutions pour une agriculture plus résiliente.

Les bonnes leçons pour une agriculture résiliente
Cette édition revêt une symbolique de premier ordre, puisqu’elle intervient avant la tenue en novembre prochain de la COP 22 à Marrakech. Ph. MAH

Le Salon international de l’agriculture du Maroc (SIAM) se tient cette année sur fond d’une campagne agricole plutôt mitigée. «Les dernières précipitations ont, en effet, sauvé ce qu’il reste de la saison agricole, mais le retard des pluies a été dévastateur pour nombre d’agriculteurs. Cette année, Bank Al-Maghrib table sur 38 millions de quintaux en céréales. On est loin des 110 millions de l’année dernière», nous déclare Ahmed Ouayach, président de la Confédération marocaine de l'agriculture et du développement rural (Comader). Il n'empêche, ce professionnel reste optimiste pour cette année, malgré une certaine «inquiétude» de quelques participants au salon, nous révèle-t-il.

En effet, l’ambiance générale du salon le mercredi 27 avril était plutôt à l'optimisme. «Je n’ai pas ressenti de déprime à cause d’une campagne agricole qui s’annonce mitigée. Au contraire, on commence à accueillir des professionnels et des agriculteurs intéressés par nos produits et la demande ne fait que croître», témoigne pour sa part Abdelhamid Badaoui, responsable Recherche et Développement de Spemag, entreprise spécialisée dans le matériel agricole. Selon lui, le retard des pluies ne peut que pousser les agriculteurs à s’équiper davantage en machines et matériels performants en système d’irrigation en particulier. «Ça ne coûte pas cher, l’État octroie des subventions intéressantes et on n’est plus dépendant des aléas climatiques. Il faut juste s’informer et adopter de nouvelles bonnes pratiques», nous déclare Badaoui. Un souci auquel le programme scientifique de cette 11e édition ne peut que répondre grâce aux conférences et ateliers organisés en marge du salon.

D’ailleurs, le Groupe Crédit Agricole a choisi comme thème pour son troisième forum, organisé hier, la durabilité de l’agriculture africaine. «Le Maroc a été touché cette année par un retard des pluies. Il y a eu effectivement des dégâts plutôt psychologiques. Ceci ne peut que nous interpeller sur la nécessité d’une agriculture plus résiliente et durable», a souligné Tariq Sijilmassi, président du directoire de la banque verte. Le forum a été l’occasion pour le groupe financier de présenter ses produits de financement agricole axés sur le développement d’une agriculture durable. Des expériences ont également été partagées, notamment pour l’optimisation de la gestion de l’eau dans l’irrigation. L’agriculture familiale ainsi que ses forces et faiblesses en matière de vulnérabilité, de rentabilité économique et sociale et de viabilité durable a aussi meublé les débats. Plusieurs solutions ont été présentées aux 200 invités, sur l’amont agricole, en particulier à travers des schémas d’organisation en groupements autour de superficies économiquement viables. «Ces groupements permettraient de mutualiser les moyens de production et d’investir dans des bâtiments et équipements de modernisation, y compris ceux liés au développement durable», soulignent les organisateurs.
Placée sous le thème «Agriculture résiliente et durable», la 11e édition du SIAM tentera de répondre aux préoccupations du secteur, aujourd’hui exposé aux aléas des changements climatiques. De même, cette édition revêt une symbolique de premier ordre, puisqu’elle intervient avant la tenue en novembre prochain de la COP 22 à Marrakech. 


Questions à Jaouad Chami, commissaire du Salon

«Au SIAM, nous réalisons environ 40% du chiffre d’affaires annuel des tracteurs»

Est-ce que le retard des pluies cette année a pesé sur l’affluence du SIAM ?
Je ne pense pas que l’affluence soit impactée par cette situation conjoncturelle. Au contraire, le salon permet aux agriculteurs de découvrir des techniques performantes pour se prémunir contre les aléas climatiques. Nous avons connu une année record en termes de céréales l’année dernière. Cette année, la pluviométrie ne permettra pas d’atteindre les chiffres de 2015, mais le SIAM nous permettra de nous poser les bonnes questions. De même, le partage d'expertises peut apporter des solutions aux agriculteurs présents au SIAM.

Le pavillon français a réduit sa voilure cette année, pourquoi ?
Vous savez, le pavillon français est composé d’entreprises privées. Il faut que la demande et les opportunités d’affaires existent pour que les entreprises de l'Hexagone soient davantage représentées. C’est vrai que sur le plan économique et agricole en particulier, on a assisté dernièrement à quelques changements du côté des Français, mais je suis sûr qu’ils seront plus nombreux les prochaines éditions.

Une campagne agricole modeste impactera-t-elle le volet business du salon ?
Le process agricole est continu. Que l’année soit bonne ou mauvaise, l’agriculteur est tenu de labourer et semer. Cette année, nous comptons pas moins de 1.200 exposants, ce qui est révélateur de l’intérêt des fournisseurs pour cette grand-messe. En plus, nous réalisons d’habitude au SIAM environ 40% du chiffre d’affaires annuel des tracteurs. Ceci sans parler des coopératives qui avoisinent cette année les 300, alors qu’elles n’étaient que 18 lors de la première édition.

Lisez nos e-Papers