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Les climatologues appellent à une action urgente

L'année 2015, «extraordinairement chaude», va battre le record de 2014 sous l'effet du phénomène El Niño, estime le climatologue français Jean Jouzel, qui appelle «chacun d'entre nous» à agir contre le réchauffement planétaire.

Les climatologues appellent à une action urgente
En dehors d'El Niño, un des risques du réchauffement climatique est de provoquer des hivers de plus en plus doux, qui se traduisent par des inondations. bPh. DR

«Au niveau planétaire, nous sommes vraiment dans une année exceptionnelle puisqu'elle est un peu plus d'un dixième de degré plus chaude que l'année 2014, qui elle-même était une année record», déclare à l'AFP le climatologue français Jean Jouzel, ancien vice-président du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) dont les travaux ont alerté le monde sur le réchauffement. Selon l'Institut météorologique britannique, en 2015, la hausse des températures mondiales par rapport à l'ère préindustrielle aura atteint +1 °C. La température exceptionnellement élevée en 2015 est «due à El Niño», un phénomène naturel, souligne Jouzel. «Depuis environ six mois, une large partie du Pacifique est, du côté des côtes chiliennes et péruviennes, est exceptionnellement chaude, beaucoup plus chaude que sa valeur moyenne. (...) Alors que ces eaux chaudes sont normalement à l'ouest de l'océan Pacifique, elles sont à l'Est, et ça décale tout, tous les phénomènes de précipitations, de sécheresse dans toute la ceinture tropicale équatoriale», explique-t-il. À l'échelle planétaire, El Niño conduit «à une année extrêmement chaude».

El Niño est un phénomène climatique dont l'origine est assez mal connue. Contrairement à La Niña, il se traduit pas une hausse de la température à la surface de l'eau de l'est de l'océan Pacifique, autour de l'équateur. Selon les prévisionnistes, El Niño se terminera en milieu d'année 2016, «ce qui fera très probablement de 2016 de nouveau une année chaude», ajoute-t-il. En dehors d'El Niño, un des risques du réchauffement climatique «indubitable est de provoquer des hivers de plus en plus doux, qui se traduisent très souvent par des précipitations importantes et des risques d'inondations». À la Conférence de Paris il y a quelques semaines, la communauté internationale s'est fixé pour objectif de contenir le réchauffement «bien en deçà» de 2 °C par une limitation des gaz à effet de serre. «Ça va être difficile de rester en dessous de 2 °C», estime Jean Jouzel. «Ça nous laisse entre 20 et 25 ans d'émissions au rythme actuel». «Il faudrait en gros atteindre le pic d'émissions des gaz à effet de serre en 2020, et puis entre 2020 et 2050 les diviser par trois à l'échelle planétaire. C'est difficile», mais «ce n'est pas impossible». Selon lui, «chacun d'entre nous a un rôle à jouer» dans cette lutte contre le réchauffement. «À travers des gestes, des décisions de chaque jour, nous pouvons nous-mêmes influer sur une bonne moitié des émissions  de gaz à effet de serre». 

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