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Les industriels dénoncent le nouveau projet de décompensation du sucre

La Fédération nationale de l’agroalimentaire se dit préoccupée par le nouveau projet de décompensation du sucre annoncé par le gouvernement et qui cible essentiellement les industries utilisatrices. Elle estime notamment que la décompensation doit être accompagnée par la libéralisation du marché et des mesures préservant la compétitivité des industries locales.

Les industriels dénoncent le nouveau projet  de décompensation du sucre
Avec l’utilisation de 250 tonnes, les industriels représentent 20% du marché global de consommation du sucre au Maroc.

Les industriels de l’agroalimentaire, dont le sucre est un intrant capital pour leurs productions, sont inquiets. Et pour cause, le nouveau projet arrêté par le gouvernement pour la réforme de la compensation du sucre, tel qu'annoncé dernièrement par Mohamed El Ouafa, ministre en charge des Affaires générales et de la Gouvernance, menacerait leur compétitivité. «Nous respectons la volonté du gouvernement pour la décompensation du sucre, mais cette réforme doit être globale et intégrée, sinon les conséquences pourraient être fatales pour bon nombre d’entreprises», prévient Amine Berrada-Sounni, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri). D’abord, précise-t-il, ce nouveau projet distingue les consommateurs et les industries utilisatrices. Si ces dernières avaient à supporter la décompensation et le surcoût du sucre, le marché à la consommation garderait les mêmes prix actuels.

La Fenagri met ainsi en garde le gouvernement contre les conséquences d'une distorsion sur le marché. «On ne peut pas avoir deux prix pour un même produit», s'indigne Amine Berrada-Sounni qui s’exprimait le 20 juin à Casablanca lors d’une réunion restreinte avec la presse. Cela, argue-t-il, encouragerait notamment certains industriels à faire appel à l’informel (s’approvisionner auprès des grossistes par exemple). Selon lui, aujourd’hui la subvention du sucre est un élément à part entière de la compétitivité des industries utilisatrices, tant sur le marché local que sur les marchés à l’export. Avec une consommation/utilisation de 250.000 tonnes, les industriels représentent 20% du marché global du sucre au Maroc. Ils dénoncent ainsi le manque de concertation sur les décisions prises par les pouvoirs publics. «La décompensation du produit doit être accompagnée par des mesures préservant la compétitivité des industries nationales.

Autrement, si ces dernières avaient à supporter le surcoût, il serait répercuté sur les prix des produits, ce qui signifie une baisse de compétitivité, de productivité et d’emploi», fait valoir Amine Berrada-Sounni. Le patron de la Fenagri craint aussi que la demande diminue pour les produits des industries agroalimentaires du fait de l’augmentation des prix. «Si décompensation il y a, elle devra s’accompagner notamment de la libéralisation du marché du sucre», soutient-il. Sur ce sujet, Berrada-Sounni indique que l’opérateur historique et les industries utilisatrices travaillent ensemble au sein de la Fenagri pour trouver les solutions qui permettent de préserver la compétitivité de la filière sucrière et des industries utilisatrices. 

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