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Les investissements suivent-ils pour autant ?

L'investissement emprunterait-il une nouvelle dynamique ? À en croire les importations de biens d'équipement qui marquent une hausse de 21,7% à fin juillet, l'on serait tenté de répondre par l'affirmative. À vrai dire, le crédit à l'équipement ne suit pas vraiment, avec seulement une progression de 3,2% au premier semestre, et l'ambiance générale est plutôt à l'attentisme avec la mauvaise récolte céréalière, les prochaines élections et bien sûr une croissance qui s'annonce molle.

Les investissements suivent-ils  pour autant ?
Les importations de biens d’équipement maintiennent leur envolée.

Les importations de biens d’équipement restent sur leur envolée. À fin juillet, elles se sont établies à 66,83 milliards de DH, en hausse de 21,7% sur un an. Une progression beaucoup plus rapide que celle des crédits à l’équipement : en totalisant 144,39 milliards de DH à fin juin, ces derniers s'améliorent en effet de tout juste 3,2%, selon les dernières données de Bank Al-Maghrib qui s'arrêtent à juin. Les importations de biens d’équipement accélèrent donc puisqu'à fin juillet 2015 elles avaient avancé de seulement 4,1% pour atteindre 43,64 milliards de DH.

Cette accélération traduit-elle une dynamisation de l'investissement ? Rien n'est moins sûr. Les temps sont beaucoup plus à l'attentisme avec la mauvaise récolte céréalière, les prochaines élections et bien sûr une croissance qui s'annonce molle (1,5% pour l'ensemble de l'année selon le HCP). Des facteurs censés refroidir les investisseurs. D'ailleurs, selon le Haut Commissariat au Plan (HCP), la formation brute de capital fixe, après les baisses successives enregistrées en 2013 et 2014, devrait connaitre une légère hausse de 1,1% cette année au lieu de 1,5% en 2015. En prenant en compte de la variation des stocks, l’investissement brut s’accroitrait de 0,9% en volume, avec une contribution de 0,3 point à la croissance contre une contribution négative de 0,9 point en 2015. Peu pour faire réellement redémarrer la machine. En tout cas, à fin juillet dernier, l'envolée des biens d'équipements est principalement attribuée à l’augmentation des importations des parties et pièces détachées pour véhicules industriels (+37,1% sur un an à 6,32 milliards de DH).

En outre, les achats de demi-produits ont grimpé de 7,3% pour atteindre 54,16 milliards de DH. Ils sont boostés par les importations de demi-produits en fer ou en aciers non alliés. Les approvisionnements du pays se sont également alourdis du fait du renchérissement de la facture alimentaire de 15,5% à 26,127 milliards de DH. Le blé pèse de tout son poids avec 7,56 milliards (+21,2% sur un an). Les importations de produits finis de consommation ont également connu une hausse importante sur les 7 premiers mois de l’année. Elles ont grimpé de 15,2% à 46,92 milliards de DH, tirées principalement par les achats de voitures de tourisme (+45% à 8,62 milliards) et des parties et pièces pour voitures de tourisme (+26,9% à 3,25 milliards).

La facture énergétique du pays baisse de 29,9% à 29,39 milliards de DH, contrebalançant ces hausses, essentiellement en raison d’un repli de 24,5% des importations de gaz de pétrole et autres hydrocarbures dont les achats ont totalisé 6,29 milliards de DH. Globalement, les importations ont progressé de 4,8% à 234,34 milliards à fin juillet, selon l'Office des changes.

Pour leur part, les exportations enregistrent un petit 2,7% sur un an, s'élevant à 130,74 milliards. Hormis les phosphates et dérivés qui voient leurs ventes à l’étranger reculer de 7,9% sur un an à 23,35 milliards de DH, tous les secteurs se sont bien comportés. C’est le cas de l’automobile (+18,6% à 32,21 milliards de DH), l’aéronautique (+9,3% à 5,12 milliards), l’agriculture et l’agroalimentaire (+7,1% à 28,19 milliards), le textile et cuir (+4,9% à 20,96 milliards) ainsi que l’électronique (+4,4% à 4,97 milliards).
Le déficit commercial s’établit de ce fait à 103,6 milliards à fin juillet, en aggravation de 7,5%, alors que le taux de couverture se situe à 55,8% contre 56,9% un an plus tôt. 

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