À moins d’une semaine des législatives, les partis rivalisent d’ingéniosité et d’arguments pour gagner la confiance ou du moins la sympathie des électeurs. Pour ce faire, ils présentent des programmes qui mettent l’accent sur les attentes réelles des citoyens en promettant de trouver des solutions aux grands problèmes qui les préoccupent. Ainsi, les secteurs sociaux occupent une place de choix dans le programme électoral du Parti de l'Istiqlal (PI) qui a axé sa campagne «la dignité du citoyen», un objectif qui, ne saurait se matérialiser sans la mise à sa disposition de services de bonne qualité en matière de santé, d’éducation et d’habitat, entre autres.
De ce fait, le PI s’engage à établir une justice sociale et économique solide censée garantir le renforcement de la classe moyenne, l’amélioration du quotidien des démunis, la réalisation de la dignité, à travers la redistribution des richesses sur une base d’équité, l'éradication de l’injustice dont pâtissent les franges les plus vulnérables, la réalisation de l’équité territoriale, la promotion de l’économie sociale et solidaire et la promotion du capital humain en tant que finalité de toutes les politiques publiques.
La Fédération de la Gauche démocratique (FGD) pour sa part s'engage à construire une économie nationale solide, productive, solidaire et respectueuse de l'environnement. Fustigeant la politique économique actuelle, la FGD propose de réhabiliter le rôle économique de l'État en tant qu'acteur stratégique dans les domaines du développement, de mettre en place une économie mixte, productive et solidaire à travers l'élaboration, dans le cadre d'une approche participative, d'un plan national fondé sur des choix sociétaux, sectoriels et territoriaux clairs et précis, d'adapter les équilibres macro-économiques aux équilibres sociaux et environnementaux. Pour sa part, le Mouvement populaire (MP) promet dans son programme électoral d'atteindre un taux de croissance de 5% dans la période 2017-2021. Pour y parvenir, le MP s’engage à maitriser les équilibres macro-économiques, à contenir le déficit des finances publiques dans la limite de 3% du PIB, à diminuer l'endettement (moyenne de 60%) et à réduire le déficit de la balance des payements et le taux d'inflation à 2% ainsi que le taux de chômage à environ 8%. Le MP table sur la promotion de l'emploi en optant pour les secteurs productifs les plus pourvoyeurs de main-d’œuvre, tels l’agriculture, l'industrie agro-alimentaire, les industries chimiques, les industries électroniques, les énergies renouvelables et le tourisme, tout en accélérant le rythme de réalisation des grands chantiers structurants.
Le Parti authenticité et modernité (PAM), quant à lui, propose un nouveau modèle de développement et un nouveau pacte social, en promettant de répondre aux attentes des citoyens dans le cadre d’un projet sociétal novateur qui place les réformes tous azimuts au cœur de ses priorités. Dans son programme proposé aux électeurs, le PAM consacre tout un volet économique dans lequel il évoque les mesures à prendre au niveau de la politique de stabilité macroéconomique, ainsi que les dispositions à mettre en œuvre pour la promotion de la formation, de la création et le développement des petites et moyennes entreprises.
S’agissant de la politique des finances publiques, le PAM met l’accent sur la nécessité d’élaborer une charte fiscale, lors de cette législature, qui permettra d’accélérer la mise en œuvre des recommandations issues des Assises nationales de la fiscalité. Au niveau de l’éducation-formation, le parti s’emploiera à l'application de la stratégie 2015-2030, la mise en œuvre d’un nouveau contrat entre les institutions de l’État, la société et l’école, la réforme et le renouvellement des curriculums et programmes scolaires pour l’enseignement des langues étrangères.
Il préconise aussi l’application réelle de la décentralisation du système de l’éducation-formation dans le cadre de la régionalisation avancée, l’amélioration du système de recrutement et d’évaluation des performances des enseignants, l’encouragement de la gouvernance des ressources humaines au niveau spatial en partenariat entre les secteurs privé et public et la promotion de l’utilisation de la langue amazighe dans le système éducation-formation.
Dans sa course pour les législatives du 7 octobre prochain, le Parti de la justice et du développement (PJD) a mis au point un programme électoral dans lequel il s'engage à poursuivre les réformes, à renforcer l’édifice démocratique et à intégrer le Maroc dans le club sélect des pays émergents, tablant, pour cela, sur l’expérience qu’il a cumulée lors du mandat gouvernemental écoulé. Mettant en avant le slogan «Notre voix, notre chance pour poursuivre la réforme», la plateforme électorale du PJD se veut la résultante de l’évaluation de la première expérience gouvernementale du parti. Elle se propose, en effet, de capitaliser les réalisations accomplies et de pallier les déficiences, avec à l’appui des mesures et des objectifs réalistes et réalisables.
Partant, le PJD a défini cinq priorités cardinales qui constituent, en sus de la consécration du choix démocratique, les principaux défis du développement au Maroc. Lesquelles priorités concernent le renforcement de la transition vers de nouvelles sources de croissance et la promotion de la compétitivité de l’économie nationale, la valorisation du capital humain, la préservation de la dignité du citoyen, outre la consolidation de la justice sociale et spatiale et la consécration de la bonne gouvernance à travers l’accélération des réformes. S’y ajoute le renforcement du rayonnement international du Maroc.