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Les troubles de l'attention chez l'enfant en recrudescence

Afin de faire connaitre le trouble du déficit de l'attention-hyperactivité et sensibiliser l’opinion publique à l’importance du traitement, l’Association marocaine de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent organise samedi une journée scientifique à Rabat.

Les troubles de l'attention chez l'enfant en recrudescence
Les troubles de l'attention doivent susciter l'inquiétude des parents.

L’Association marocaine de psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent (AMPEA), qui regroupe des pédopsychiatres de différents secteurs (universitaire, public et libéral), organise ce samedi 16 janvier une journée d’étude autour du trouble du déficit de l'attention-hyperactivité (TDAH) au centre de conférences de la Fondation Mohammed VI de promotion des œuvres sociales de l’éducation-formation à Rabat. Cette rencontre qui regroupe un grand nombre d’experts nationaux et internationaux dans ce domaine a pour objectif de faire connaitre ce trouble et parler des traitements possibles. «Nous espérons, au cours de cette journée, pouvoir éclairer les professionnels de santé concernant les avancées scientifiques dans la compréhension et la prise en charge du trouble du déficit de l'attention-hyperactivité et sensibiliser l’opinion publique ainsi que les décideurs au sein du ministère de la Santé afin que les enfants marocains puissent à leur tour avoir accès au traitement médicamenteux (le Methylphénidate) qui n'est pas commercialisé actuellement au Maroc», souligne Fatine Fifani, psychiatre-psychothérapeute et présidente de l'AMPEA.

D’après cette dernière, le TDAH est le premier motif de consultation en pédopsychiatrie dans plusieurs pays industrialisés. Les causes exactes du trouble ne sont pas déterminées, mais des recherches ont porté sur les facteurs neurobiologiques où les causes génétiques liées à ce trouble sont considérées comme importantes pour expliquer son apparition. «Ce trouble touche à un degré variable 3,5 à 5,6% des enfants en France. Nous n’avons pas de données statistiques concernant sa prévalence au Maroc. Néanmoins, les pédopsychiatres marocains reçoivent de plus en plus d’enfants en souffrance, qui sont soit adressés par les établissements scolaires pour des troubles des apprentissages, soit amenés par leurs familles en raison de troubles du comportement qui nuisent à leur adaptation sociale», indique la présidente de l’AMPEA. Le traitement de ce trouble comprend classiquement trois axes complémentaires. Il s’agit d’un accompagnement psychologique de l’enfant et des parents, une remédiation neuropsychologique et un traitement médicamenteux. «Ces trois axes ont leurs indications et leurs limites. Le médicament ne rend pas l’enfant plus intelligent, mais lui permet de mieux utiliser ses ressources. Comme il ne donne pas d’emblée à l’enfant la maîtrise des “outils” qu’il n’a pas appris à utiliser, il est souvent nécessaire d’envisager aussi une rééducation des fonctions d’attention et de contrôle qui sont perturbées», affirme Fatine Fifani. Et d’ajouter que : «La principale molécule prescrite dans ce trouble (le Methylphénidate) n’est pas commercialisée au Maroc, ce qui représente une entrave à la prise en charge, quand le traitement médicamenteux est nécessaire, et une charge supplémentaire pour les familles en souffrance qui doivent aller chercher le traitement en Espagne ou en France. Cette éventualité n’étant pas à la portée de tous, nous nous retrouvons devant une forme de discrimination qui porte directement atteinte aux droits des enfants à recevoir des soins adaptés dans leur propre pays et qui soient disponibles pour tous». 

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