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Optimisme prudent sur un marché chinois plus disputé

Les grands constructeurs restent convaincus du potentiel de croissance du marché chinois même s'il leur faudra se battre davantage face à la montée en puissance des marques locales.

Optimisme prudent sur un marché chinois plus disputé
Les allées du salon de Pékin fourmillaient de 4x4, SUV et autres crossovers, dont quelque 50 nouveaux modèles doivent être lancés rien que cette année.

Le salon automobile de Pékin a ouvert ses portes lundi dernier sous le signe de l'optimisme, les grands constructeurs restant convaincus du potentiel de croissance du marché chinois même s'il leur faudra se battre davantage face à la montée en puissance des marques locales.

Des milliers de professionnels et de journalistes se sont retrouvés dans le nord-est de la capitale chinoise, où constructeurs et équipementiers exposaient leurs produits dans huit immenses pavillons, à grand renfort d'écrans géants, de sonorisations tonitruantes et dans une chaleur étouffante faute de climatisation.
Parti de quasiment rien il y a une génération, le marché chinois est devenu le premier du monde, avec 24,6 millions de véhicules neufs vendus l'année dernière, presque deux fois plus que l'Union européenne (UE), mais avec une progression de seulement 4,7% sur fond d'essoufflement économique, loin du bond de 14% enregistré en 2013.

«Il y a un ralentissement. La Chine se comporte de plus en plus comme un marché en phase de maturation plutôt que comme un marché émergent, il faut s'ajuster», a indiqué John Lawler, patron de Ford en Chine.
Le taux d'équipement automobile des Chinois est certes désormais supérieur à 100 véhicules pour 1.000 habitants, mais c'est encore huit fois moins qu'aux États unis et six fois moins que dans l'UE. «Cela signifie qu'il existe encore beaucoup d'acheteurs potentiels», s'est réjoui Dieter Zetsche, patron de l'allemand Mercedes-Benz (Daimler).

«C'est un taux de pénétration très bas :
le marché est encore au milieu de son processus de motorisation», abondait Hiroji Onishi, patron des opérations chinoises de Toyota. Joachim Wedler, président d'Audi China se disait lui «absolument positif», pointant notamment la jeunesse des acheteurs chinois de voitures haut de gamme.

SUV, crossovers et 4x4 urbains, très appréciés

De fait, les ventes se sont nettement reprises ces derniers mois à la faveur de réductions des taxes sur les petites cylindrées et d'une envolée (de plus de 50% au premier trimestre 2016) des ventes de SUV, crossovers et autres 4x4 urbains, très appréciés des Chinois. Les travées du salon de Pékin, de Ford à Renault (qui présentait son nouveau Koleos) et à BMW, fourmillaient de ces carrosseries hautes sur roues, dont quelque 50 nouveaux modèles doivent être lancés rien que cette année dans le pays. Mais les ventes de SUV sont désormais contrôlées à près de 60% par des marques chinoises : si les constructeurs étrangers dominent toujours le marché automobile local dans son ensemble, via les coentreprises imposées par Pékin, les marques des groupes locaux (BAIC, Great Wall, Changan, Dongfeng...) regagnent du terrain. Elles accaparaient 36% du marché des voitures individuelles début 2016, contre seulement 25% en 2014, selon IHS Automotive. L'enjeu pour les groupes étrangers, alors que certains redoutent une «guerre des prix», est désormais de protéger des marges historiquement élevées. Pour certains constructeurs, l'enjeu est de taille : plus de 44% des bénéfices de GM venaient de Chine l'an dernier, selon Laurent Petizon, du cabinet AlixPartners.

«L'environnement est devenu très concurrentiel, et cela mène logiquement à une pression sur les prix. Il serait naïf de ne pas s'y préparer», a confié à l'AFP Hakan Samuelsson, président du suédois Volvo. Renault, qui vient juste d'inaugurer sa première usine à Wuhan (centre), a concédé s'être vu contraint d'abaisser le prix de vente envisagé originellement pour son «crossover» Kadjar face à «une pression concurrentielle accrue». Mais «rien ne sert de courir après les parts de marché juste pour avoir des parts de marché, au risque d'endommager notre marque», tempérait John Lawler de Ford, vantant sa large gamme de SUV. 

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