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Theresa May en Inde pour préparer l'après-Brexit

Theresa May en Inde pour préparer l'après-Brexit
Le Premier ministre Narendra Modi et la Première ministre britannique Theresa May à New Delhi, le 7 novembre 2016. bPh. AFP

La Première ministre britannique Theresa May a posé lundi son pays en champion du libre-échange, au premier jour d'un déplacement en Inde destiné à préparer le terrain pour un potentiel accord post-Brexit.
Au cours de sa première visite bilatérale hors d'Europe depuis son arrivée à Downing Street en juillet, Mme May a promis que son pays «ne tournera pas le dos au monde» une fois sorti de l'Union européenne.
«Nous voulons que le Royaume-Uni devienne le champion le plus impliqué et le plus passionné du libre-échange dans le monde», a déclaré la Première ministre devant un parterre d'industriels à New Delhi.
«Le libre-échange crée une vague qui soulève tous les vaisseaux, les rend plus riches. Cela crée des emplois, cela augmente l'investissement, cela améliore la productivité, cela transforme la qualité de vie et ouvre des opportunités à tous nos citoyens», a-t-elle plaidé.

Accompagnée par une trentaine de chefs d'entreprises, Mme May a atterri tard dimanche soir dans une capitale indienne en proie à un grave épisode de pollution pour une visite de deux jours. Elle doit se rendre ce mardi à Bangalore, capitale de la high-tech indienne.
«Au cours de cette seule visite, plus d'un milliard de livres de contrats seront signés.
Et nous pouvons faire beaucoup mieux», a déclaré la locataire du 10 Downing Street à la presse à l'issue de sa rencontre avec le Premier ministre indien, le nationaliste hindou Narendra Modi.
Bien que la Grande-Bretagne ne puisse pas parapher d'accords commerciaux bilatéraux tant qu'elle n'a pas quitté l'Union européenne - une perspective envisagée pour 2019 - la visite de Mme May vise à d'ores et déjà poser les premières pierres de l'après-UE pour son pays. «Nous sommes aussi convenus de mettre sur pied des structures de discussion officielles pour identifier ce que nous pouvons faire de plus avant que la Grande-Bretagne ne quitte l'UE pour supprimer les barrières au commerce et à l'investissement», a annoncé la Première ministre en conférence de presse.

Une tâche ardue

Si les avantages d'un accord de libre-échange entre la Grande-Bretagne et le géant au 1,25 milliard d'habitants sont potentiellement énormes, la tâche s'annonce cependant ardue.
Réputée pour sa lourde bureaucratie et la complexité de ses tarifs douaniers, l'Inde négocie déjà depuis près d'une décennie avec l'Union européenne un accord similaire, qui n'a pour l'instant pas abouti.
En dépit de leurs liens historiques, le commerce bilatéral entre l'Inde et la Grande-Bretagne ne s'est élevé qu'à la relativement modeste somme de 14 milliards de dollars l'année dernière, soit moins que le volume des échanges entre l'Inde et l'Allemagne.

«La relation entre l'Inde et le Royaume-Uni est véritablement spéciale. C'est un partenariat de longue haleine, nourri par nos valeurs partagées, et des ponts entre nos peuples», a déclaré pour sa part M. Modi.
Toute négociation entre les deux pays risque cependant d'être freinée par la question brûlante des restrictions de visas britanniques, qui fait grincer des dents en Inde.
New Delhi souhaite que ses jeunes étudiants en Grande-Bretagne aient davantage la possibilité de rester sur le territoire après la fin de leur cursus, là où Downing Street veut drastiquement limiter l'immigration dans le pays à la suite du référendum sur le Brexit.

Theresa May a concédé quelques allégements pour les visas d'affaires aux ressortissants indiens et promis «d'envisager» de nouveaux assouplissements si le retour d'Indiens résidant en Grande-Bretagne sans visa valide était accéléré.
Avec son départ programmé de l'UE, «le Royaume-Uni a plus que jamais besoin de l'Inde», relève le quotidien Hindustan Times dans son édition de lundi.

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