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Uber va fusionner en Chine avec son rival Didi Chuxing

Uber va fusionner en Chine avec son rival Didi Chuxing
Uber, arrivé début 2014 en Chine, s'arroge désormais entre 10 et 15% de parts de marché, à coup d'investissements colossaux, subventionnant largement les trajets des usagers.

Didi Chuxing, principale application chinoise de réservation de taxis et véhicules avec chauffeur, va fusionner avec les activités en Chine de son rival américain Uber, selon plusieurs médias financiers, ce qui mettrait fin à leur guerre sans merci sur un marché en plein essor, mais pas encore rentable. L'opération verrait Uber s'emparer de 20% de la nouvelle entité fusionnée, dont la valeur totale est évaluée à 35 milliards de dollars, a indiqué Bloomberg, citant des sources proches du dossier. Uber continuerait néanmoins d'opérer pour le moment en Chine avec sa propre application. De son côté, Didi injecterait 1 milliard de dollars dans Uber, valorisant le groupe californien à 68 milliards de dollars, selon Bloomberg.

Le «Wall Street Journal», qui rapporte également l'information, précise pour sa part qu'une annonce officielle des deux groupes pouvait intervenir dès lundi (1er août, ndlr). Sollicités par l'AFP, des porte-paroles d'Uber China et Didi Chuxing se sont dans l'immédiat refusés à tout commentaire. Un post de blog attribué au patron d'Uber, Travis Kalanick, circulant lundi sur les réseaux sociaux et cité par Bloomberg – mais dont l'AFP n'a pas pu confirmer l'authenticité –, évoquait également la fusion d'Uber China et Didi.

«J'ai appris que le succès venait d'écouter sa tête aussi bien que son cœur. Uber et Didi Chuxing investissent des milliards de dollars en Chine et les deux entreprises ne parviennent pas encore à y engranger des bénéfices», explique ce texte. «Devenir rentable est le seul moyen de construire une entreprise durable qui puisse servir le public et les chauffeurs chinois sur le long terme (...) Je n'ai aucun doute qu'Uber China et Didi Chuxing seront plus forts ensemble», concluait-il.

De fait, le rapprochement signifierait une trêve entre deux rivaux, engagés jusqu'alors dans une bataille acharnée et toujours plus dispendieuse. Et en stoppant l'hémorragie de capitaux et les pertes colossales d'Uber en Chine, la fusion positionnerait le groupe californien pour une éventuelle cotation en Bourse. L'avenir en Chine d'Uber et de Didi restait suspendu à de possibles durcissements réglementaires – mais les perspectives se sont éclaircies, avec la légalisation officielle la semaine dernière par le gouvernement des applications de réservation de véhicules avec chauffeur.

Guerre dispendieuse

Didi Chuxing compte quelque 300 millions d'usagers inscrits, pour plus de 11 millions de courses effectuées chaque jour à travers 400 villes chinoises. L'application dominait l'an dernier 99% du marché chinois des réservations de taxi en ligne et 87% de celui des réservations de véhicules privés avec chauffeur. Mais sur ce créneau, Uber – arrivé début 2014 en Chine – s'arroge désormais entre 10 et 15% de parts de marché, à coup d'investissements colossaux, subventionnant largement les trajets des usagers. Une stratégie efficace (la Chine est en passe de devenir le premier marché du groupe), mais coûteuse : Travis Kalanick avait reconnu en février que son entreprise brûlait «plus d'un milliard de dollars» par an en Chine.

Didi a été contraint d'adopter une stratégie similaire, se montrant également très généreux en subventions pour maintenir ses parts de marché et multipliant les levées de fonds spectaculaires : la dernière bouclée fin juillet représentait 7,3 milliards de dollars. Parmi ses investisseurs «stratégiques» figure notamment le mastodonte américain de l'électronique Apple. Didi est désormais une des entreprises mondiales de l'internet les mieux dotées en fonds propres, évalués à 10,5 milliards de dollars.

Didi Chuxing est né en 2015 de la fusion de deux applications concurrentes soutenues respectivement par les géants chinois de l'internet Alibaba et Tencent, et tente depuis de conforter ses alliances à l'étranger. Il a pris l'an dernier des participations dans la principale application indienne de réservation de taxis (Ola), mais aussi dans l'américain Lyft, rival d'Uber aux États-Unis.

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